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Quand Napoléon Ier (1769-1821) mourut sur l’île Sainte-Hélène à l’âge de 51 ans, personne ne savait qu’il était malade, le gouvernement anglais ayant toujours pris soin de laisser entendre que leur illustre prisonnier jouissait d’une santé parfaite. La nouvelle causa d’abord une profonde stupéfaction, puis laissa court à de nombreuses fables sur les circonstances de la mort de l’empereur des français.

D’après le désir qu’avait manifesté Napoléon, son corps fut ouvert le 6 mai 1821 à 14 heures par François Antommarchi (prosecteur expérimenté) assisté de sept médecins britanniques, afin de constater la cause physique de sa maladie, et de profiter dans la suite de ce document dans le cas où son fils serait attaqué de quelque incommodité offrant des analogies avec le mal qui était sur le point de l’emporter lui-même (Napoléon était persuadé qu’il mourrait d’une maladie semblable à celle qui avait enlevé son père Charles Bonaparte, à savoir un cancer de l’estomac).Son autopsie a donné lieu à de nombreuses controverses depuis 1821.

Le médecin corse de Napoléon François Antommarchi et cinq médecins anglais notent dans leurs procès-verbaux de l’autopsie l’existence d’un ulcère gastrique chronique perforé (ce qui aurait provoqué une péritonite fatale) probablement en évolution vers le cancer et de lésions pulmonaires liées à la tuberculose. Un autre procès-verbal réalisé ans plus tard le 12 septembre 1823 par le docteur Walter Henry confirme cet ulcère aggravé par la présence d’« amas d’ulcérations cancéreuses ou de squirres ».

En 2003, une analyse vint contredire la version officielle de la mort. Elle fut réalisée par le Dr. Pascal Kintz, président de l’Association Internationale des Toxicologues de Médecine Légale, qui démontra que l’Empereur avait été intoxiqué à l’arsenic, un produit dont il constata la présence en doses massives, non sur la surface comme cela avait été le cas dans les analyses précédentes, mais dans la médulla, le cœur des cheveux du souverain.

Une autre étude récente, publiée dans la revue Nature Clinical Practice Gastroenterology and Hepatology, tente quant à elle de prouver que Napoléon présentait une lésion gastrique tumorale compatible avec un cancer de l’estomac. Cette étude repose sur les descriptions faites par Antommarchi, dans son deuxième compte-rendu d’autopsie publié en 1825, quatre ans après celle-ci.

Antommarchi décrit entre autres des « glandes lymphatiques […] le long des courbures de l’estomac […] en partie tuméfiées, squirrheuses, quelques-unes même en suppuration » ainsi qu’un « lobe supérieur [pulmonaire] parsemé de tubercules et de quelques petites excavations tuberculeuses ».

Au final, le mystère reste entier, l’autopsie réalisée par le médecin de l’empereur à l’époque ne permettant toujours pas d’établir de diagnostic clair. La cause officielle du décès de Napoléon dans les livres d’histoire actuels est le cancer de l’estomac.

 

Biographie. Napoléon Ier, né le 15 août 1769 à Ajaccio en Corse et mort le 5 mai 1821 sur l’île Sainte-Hélène, au Royaume-Uni, est le premier Empereur des Français du 18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815. Il fut, sous le nom de Napoléon Bonaparte, un général des armées de la Révolution, commandant en chef des armées d’Italie et d’Orient. Parvenu au pouvoir en devenant en 1799 Premier Consul à la suite du coup d’État du 18 brumaire, puis consul à vie le 2 août 1802 jusqu’au 18 mai 1804, date à laquelle il est proclamé empereur par un sénatus-consulte suivi d’un plébiscite. Il est sacré Empereur en la cathédrale Notre-Dame de Paris le 2 décembre 1804 par le pape Pie VII. Au cours de son règne, Napoléon tente de mettre un terme à la série de guerres que mènent les monarchies européennes contre la France depuis 1792, conduisant les hommes de la Grande Armée du Nil et de l’Andalousie jusqu’à Moscou. Il porte le territoire français à son extension maximale avec 134 départements en 1812, transformant Rome, Hambourg, Barcelone ou Amsterdam en chefs-lieux de départements français. Il conquiert et gouverne la majeure partie de l’Europe continentale et place les membres de sa famille sur les trônes de plusieurs royaumes européens. Enfin, Il réorganise et réforme durablement l’État et la société. Objet, dès son vivant, d’une légende dorée comme d’une légende noire, il a acquis la notoriété pour son habileté militaire et politique, mais aussi pour son régime autoritaire, et pour ses campagnes causant la mort de plus d’un million de civils, soldées par de lourdes défaites en Espagne, en Russie, et à la bataille de Waterloo qui met fin en 1815 à l’Empire napoléonien.

 

Source :
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Auteur : M.D, d’après Les morts mystérieuses de l’Histoire, Docteur Cabanès.