Chers lecteurs, la rédaction d’Egora.fr est en vacances. A cette occasion, nous en profitons pour faire un peu d’Histoire…

 

La santé du monarque Charlemagne (742-814) s’était maintenue bonne jusqu’à un âge avancé. Ce n’est que dans les quatre dernières années de sa longue vie que le roi des Francs ressentit les atteintes de la maladie : il eut des accès de fièvre passagers et des crises douloureuses de rhumatisme – ou de goutte.

On prétend que c’est en revenant de la chasse qu’il éprouva les premiers symptômes du mal qui devait l’emporter. D’après la version la plus généralement acceptée, une pleurésie se déclara et le septième jour de sa maladie, le 28 janvier, à neuf heures du matin, après avoir reçu la communion, Charlemagne, âgé de soixante-douze ans, rendit son âme à Dieu.

À cette époque, on ne savait pas encore ausculter et les médecins donnaient le nom de pleurésie à toute affection caractérisée par une douleur dans le côté. Mais, aujourd’hui, il n’est pas possible de méconnaître une pneumonie dans une maladie qui se caractérise :

1° Par une fièvre vive à début subit ;
2° Par un point de côté qui se déclare consécutivement ;
3° Par un affaiblissement progressif ;
4° Par une fièvre continue, avec soif intense et perte d’appétit.

Il y manque, pourrait-on objecter, un symptôme : c’est l’expectoration. Mais, chez les vieillards, la pneumonie ne s’accompagne que très rarement de ce symptôme, pour ne pas dire exceptionnellement. La vieillesse imprime à toutes les manifestations morbides un cachet particulier… Il existe pour le vieillard des immunités spéciales… Aussi les désordres les plus graves se traduisent-ils par des symptômes peu accentués : ils peuvent même passer inaperçus, et c’est dans l’âge sénile qu’on observe le plus grand nombre de maladies latentes.

C’est surtout dans la pneumonie lobaire qu’on remarque cette absence presque complète des signes généraux. Tous les pathologistes sont d’accord sur ce point. "Chez le vieillard, dont l’organisme réagit peu la première pneumonie est insidieuse, le frisson est insignifiant, et le point de côté peut passer inaperçu ; la coloration du visage et la sécheresse de la langue sont quelquefois les seuls signes révélateurs ; c’est en vain qu’on attend les crachats rouillés, qui n’apparaissent pas…en un mot, la pneumonie est défigurée par l’âge de l’individu." Charlemagne étant dans sa soixante-douzième année quand il a succombé, les observations précédentes s’appliquent de tout point à son cas.

 

Biographie. Charles Ier (742-814), dit Le Grand, est considéré comme un des pères de  l’Europe pour avoir assuré le regroupement d’une partie notable de l’Europe occidentale et posé des principes de gouvernement dont ont hérité les grands États européens. Fils de Pépin le Bref, il est roi des Francs à partir de 768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné empereur à Rome par le pape Léon III le 25 décembre 800, relevant une dignité disparue depuis l’an 476 en Occident. Monarque guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes militaires, en particulier contre les Saxons païens dont la soumission a été très difficile et très violente (772-804), mais aussi contre les Lombards en Italie et les Musulmans d’Espagne. Souverain réformateur, soucieux d’orthodoxie religieuse et de culture, il protège les arts et les lettres et est à l’origine de la « renaissance carolingienne ».

 

Source :
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Auteur : M.D, d’après Les morts mystérieuses de l’Histoire, Docteur Cabanès.