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Féru de médecine, le roi Henri IV (1553-1610) jouissait d’une excellente santé quand le poignard du fanatique religieux François Ravaillac vint brusquement interrompre le cours de sa vie, le 14 mai 1610.

Le 14 mai à quatre heures un quart, rue de la Ferronnerie à paris, un catholique fanatique frappait mortellement le fondateur de la lignée des Bourbons de deux coups de couteaux, reconnus par les médecins de l’époque comme seule cause de la mort.

Le premier coup, porté entre la deuxième et la troisième côte, n’avait pas pénétré. Dans le second, l’arme, passant obliquement entre la cinquième et la septième côte, avait traversé le poumon gauche et coupé "le tronc de l’artère véneuse à y mettre le petit doigt un peu au-dessous de l’oreille (oreillette) gauche du coeur", selon le rapport du médecin légiste, retranscrit ci-dessous.

"Du roy deffunct Henry le Grand ; IVe de ce nom, roy de France et de Navarre, qui a esté faite le quinziesme jour de may mil six cent dix, à quatre heures du soir. Ayant esté blessé le jour précédent d’un cousteau, estant dedans son carosse, dont il seroit décédéincontinent, après avoir dit quelques paroles et jetté du sang par la bouche.

Une playe au costé gauche, entre l’aisselle et la mammelle, sur la deux et troisième coste d’en haut, d’entrée, du travers d’un doigt, coulant sur le muscle pectoral, vers ladite mammelle, de la longueur de quatre doigts, sans pénétrer au dedans de la poictrine. L’autre playe en plus bas lieu, entre la cinq et sixiesme coste, au milieu, du mesme costé, d’entrée de deux travers de doigts, pénétrant la poictrine, et perçant l’un des lobes du poulmon gauche, et de là couppant le tronc de l’artère véneuse (veine pulmonaire) à y mettre le petit doigt, un peu au-dessus de l’oreille gauche du coeur. De cet endroit, l’un et l’autre poulmon a tiré le sang, qu’il a jetté à flot par la bouche, et du surplus se sont tellement remplis, qu’ils s’en sont trouvé tous noirs, comme une ecchimose.

Il s’est trouvé aussi grande quantité de sang caillé en la cavité de ladite poictrine, et quelque peu au ventricule droict du coeur ;lequel ensemble les grands vaisseaux qui en sortent, estoient tous affaissez de l’évacuation ; et la veine cave, au droict du coup (fort près du coeur) a paru noircie de la contusion faite par la pointe du couteau ; Par quoy tous ont jugé que cette playe estoit seule et nécessaire cause de la mort.

Toutes les autres parties du corps se sont trouvées fort entières et saines, comme tout le corps de très bonne température et de très-belle structure."

Sans cette mort violente, le roi de 56 ans avait encore de beaux jours devant lui. De fait, il n’eut, pendant sa courte vie, que des indispositions bénignes, à part quelques accès de goutte qui le tourmentèrent de temps à autre. Il souffrit aussi de l’estomac, pour lequel ses médecins lui recommandèrent l’usage de l’absinthe et de l’aloès. Il croyait à la vertu des eaux thermales, à l’efficacité des bains de mer, et buvait régulièrement du lait d’ânesse noire. Mais les remèdes phares d’Henri IV, souvent malade pour avoir trop mangé, étaient la diète et les lavements laxatifs.

 

Biographie. Henri IV, né Henri de Bourbon (13 décembre 15533 à Pau – 14 mai 1610 à Paris), fut roi de Navarre (Henri III de Navarre, 1572-1610) puis roi de France (1589-1610), premier souverain français de la branche dite de Bourbon de la dynastie capétienne. Confronté aux guerres de religion, il y fut d’abord impliqué en tant que prince du sang et chef protestant avant d’accéder au trône de France (baptisé catholique à sa naissance, il dut changer plusieurs fois de religion avant son accession au trône). Pour être accepté comme roi de France, il se reconvertit à sa religion d’origine, le catholicisme, et signa l’Édit de Nantes, traité de paix tolérant dans certaines limites le culte protestant, qui mit fin pendant deux décennies aux guerres de religion. Alors qu’il préparait une guerre contre l’Espagne, il fut assassiné le 14 mai 1610 par un fanatique charentais, François Ravaillac, rue de la Ferronnerie à Paris.

 

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Auteur : M.D, d’après Les morts mystérieuses de l’Histoire, Docteur Cabanès.