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MG associés : Ici, on partage tout. Honoraires et idéaux…

Quand on partage un cabinet médical, pourquoi ne pas partager les honoraires qui vont avec ?  Une idée appliquée par une minorité de médecins généralistes. Ils en sont enchantés.

 

Contrairement aux idées reçues, être associé dans un cabinet n’est pas toujours évident. Il faut partager les frais généraux, la secrétaire, les sièges dans la salle d’attente, les capsules de la machine à café… Alors comment faire pour que tout se passe simplement et sans heurts ? Y-a-t-il un secret ? Une petite minorité de médecins généralistes a, semble-t-il,  trouvé la solution. Le partage. Et qui dit partage dit aussi partage des honoraires. Une idée qui va surement en faire bondir certains, mais qui fonctionne.

 

"Même longueur d’onde"

C’est notamment le credo d’un cabinet de trois médecins, à St Herblain dans la banlieue nantaise. "Le cabinet a toujours marché comme ça depuis sa création en 1974. Personne n’a jamais rien payé pour y entrer" souligne le Dr Meuret, arrivé en 1984. Un an après, c’est sa consœur, le Dr Oheix, qui s’y installait. Près de 30 ans plus tard, tous deux sont encore enchantés par ce mode de fonctionnement.

Concrètement, “tout ce qu’on gagne va sur le compte du cabinet. Puis on paye les frais. A la fin du mois, on regarde ce qu’il reste et on se rémunère” explique le Dr Meuret. Au final, chaque médecin touche un salaire identique, en moyenne de 3 500 euros par mois. Et qui dit salaire similaire sous entend même charge de travail. Dans ce cabinet, c’est possible. “Chacun travaille aussi longtemps, on assure des rendez-vous toutes les 30 minutes et on tourne à tour de rôle sur les plages sans rendez-vous” commente le Dr Meuret avant d’ajouter que “le secret, c’est d’être sur la même longueur d’onde”.

 

"Trouver les bonnes personnes"

Partager la même vision de la médecine est un élément essentiel. C’est l’avis du Dr Nicoli*. Cette jeune généraliste s’est installée en janvier 2011 dans un cabinet où le partage des honoraires est la norme. “On passe à peu près le même temps avec nos patients et c’est ce qui fait que ça marche” analyse-t-elle. “C’est un système qui est vraiment super, mais il faut trouver les bonnes personnes” juge la généralistes trentenaire. Elle n’est d’ailleurs pas arrivée dans ce cabinet par hasard. “Avant de m’y installer, j’ai remplacé ici pendant quatre ans. C’est là que j’ai découvert le partage des honoraires. Je dois dire que je n’y aurais jamais pensé. J’ai vu que tout se passait très bien, alors ça m’a plu” confie la jeune femme.

Aujourd’hui, chacune  des associées travaille sept demi-journées journées par semaine et elles se partagent les samedis. Salaire et charge de travail sont donc équitables. Mais que faire si l’une d’entre elles avait besoin de travailler plus pour gagner un peu plus d’argent ? “J’ai justement posé la question lorsque je me suis installée,  indique le Dr Nicoli. Dans ce cas là, nous calculerions les salaires au prorata du nombre de demi-journées”.

 

Fourchette basse

Dans ce cabinet aussi, le salaire moyen tourne autour de 3 500 euros nets par mois. Une fourchette basse pour les médecins généralistes. “Ce système n’est pas la solution pour ceux qui recherchent un revenu maximum, mais moi je trouve que c’est très confortable” estime le Dr Meuret qui s’octroie sept semaines de vacances par an. Son associée, le Dr Oheix, partage sa pensée. “On a moins de boulot, moins de paperasse, c’est vraiment très pratique”.

En bref, une solution idéale à condition de s’entendre avec ses associés. Le Dr Oheix reste lucide : “quand il y a des tensions, ça pose très vite problème. Moi j’ai justement remplacé un collègue qui était parti, je crois, parce qu’une de ses associées travaillait beaucoup moins que lui” se souvient-elle.

Bien que très marginal – et souvent militant – ce mode de fonctionnement pourrait retrouver un regain d’intérêt après les grandes années post-soixante huitardes de contestation du paiement l’acte.  Le Dr Oheix accueille des internes en stage et elle constate “qu’ils sont assez intéressés par cette manière de travailler. Ils ont l’impression d’être salariés alors que ce n’est pas le cas” sourit-elle. Justement le cabinet des Dr Meuret, Oheix  et Pradier (la troisième associée) va probablement s’agrandir. Avis aux futurs intéressés…


*Le prénom a été modifié.


 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Sandy Berrebi