Le Dr Ménard est généraliste dans le 93. Il y a créé un centre médico-social en plein cœur du quartier dit "difficile" du Franc-Moisin. Depuis 30 ans, il se bat pour un système de soins plus égalitaire. Et de tous les candidats, c’est dans le programme du Front du gauche qu’il retrouve ses idées. Il explique à Egora.fr pourquoi il va voter Jean-Luc Mélenchon.

 

D’après notre sondage, 10 % des egoranautes voteront pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour des élections présidentielles. Il se place ainsi en quatrième homme derrière François Bayrou mais devant Marine Le Pen. Le candidat du Front de gauche n’est donc pas à prendre à la légère, d‘autant que selon certains sondages nationaux, il pourrait bien prendre la troisième place derrière les deux favoris François Hollande et Nicolas Sarkozy.

 

"Santé communautaire"

Une montée en puissance qui fait plaisir au Dr Ménard. En effet, ce généraliste de 60 ans qui exerce dans la cité du Franc-Moisin (93) se bat pour un système dans lequel les plus pauvres seraient aussi bien soignés que les plus riches. Un principe défendu par le Front de gauche. "Nous avons tous le même diplôme, mais nous ne faisons pas tous le même métier" déplore le généraliste. Il préconise donc de "redéfinir les missions de la médecine générale". Or et d’après lui, Jean-Luc Mélenchon est le seul à avoir une vision de la médecine au sens large et à la restituer dans un contexte global. [Ecoutez le témoignage sonore pour plus de détails] 

 "Je retrouve dans le programme du Front de gauche, beaucoup d’idées pour lesquelles je me bats depuis 30 ans" explique le médecin qui se réjouit d’entendre enfin parler de"santé communautaire". Et il applaudit lorsque Jean-Luc Mélenchon parle de "service public de santé". Car pour le médecin, c’est la solution : "il faut construire un service public de santé dont les missions et les actions seront définies par un débat démocratique. Il en découlerait une nouvelle organisation du système de santé, un exercice regroupé du premier recours et nouvelle forme de rémunération des médecins."

 

Retrouver un peu d’espoir

Tout comme le candidat du Front de gauche, le Dr Menard ne se voile pas la face. "Evidemment que la question du financement se pose mais il y a des choix à faire. Aujourd’hui il y a beaucoup d’argent dans les caisses mais il va au profit et non à la santé". Le généraliste de la cité du Franc-Moisin considère que Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat à avoir du "courage politique". Un courage qui redonne de l’espoir à sa patientèle. "Pour beaucoup de gens ici, les politiques ont toujours trahi leurs  espérances. D’un seul coup cette injustice ne leur semble plus si fatale que cela. A travers le projet de Jean-Luc Mélenchon, ils retrouvent un peu d’espoir".

Le généraliste déplore que cet espoir ne soit pas véhiculé par tous les politiques. Même le candidat socialiste en prend pour son grade. "Hollande va peut-être essayer d’améliorer au mieux le système existant, mais il ne changera rien" et d’argumenter : "il faut supprimer les dépassements d’honoraires pour de bon et arrêter de vouloir négocier avec les syndicats de médecins. Aujourd’hui le système est beaucoup trop injuste".

 

Des affreux profiteurs

Bien que pour le Dr Ménard, Jean-Luc Mélenchon soit le meilleur des candidats, il reconnaît "qu’il y a des choses à préciser" dans son projet. "Il faut arrêter de croire que dans le libéral, il n’y a que des affreux profiteurs qui ne cherchent qu’à faire du fric" explique-t-il avant d’ajouter : "j’essaie de convaincre mes petits camarades du Front de gauche qu’il faut sortit du dogmatisme archaïque qui dit le libéral est nul. Jean-Luc Mélenchon n’est pas parfait mais il a au moins le mérite de mettre sur la place publique des discussions intéressantes".

Lorsque le Dr Ménard parle de Jean-Luc Mélenchon, il entend le Front de gauche au sens large du terme. Plus que le candidat c’est le mouvement d’idées qui l’attire. Il était d’ailleurs présent au grand rassemblement du candidat sur la place de la Bastille et se souvient : "Ce n’était pas le discours de Mélenchon qui était le plus surprenant mais l’engouement qu’il y avait derrière lui. Il y avait un sentiment d’espérance qui était en train de renaître". En votant Melenchon, le Dr Menard voudrait ne plus à avoir à entendre des patients lui dire : "je ne me soigne pas docteur, ça coûte trop cher, je ne suis pas du bon côté de la barrière…"

 

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Sandy Berrebi