A l’occasion de la journée mondiale de la BPCO (16 novembre), les spécialistes dénoncent l’absence de cotation spécifique par la caisse nationale d’assurance maladie du réentraînement à l’exercice. 

Plusieurs études et métaanalyses ont  démontré que le réentraînement à l’exercice améliore la dyspnée, diminue la fréquence des exacerbations et des hospitalisations, et, au bout du compte, réduit la mortalité des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).  

Rompre le cercle vicieux


Les patients atteints de BPCO sont pris dans une sorte de spirale infernale : comme ils sont essoufflés, ils réduisent progressivement leurs activités, jusqu’à, dans les cas extrêmes, rester confinés dans leur fauteuil. Leur organisme n’est plus adapté à l’effort. «  Le réentraînement va rompre ce cercle vicieux, insiste le Dr Grillet. Cela permet de resocialiser les patients et d’améliorer nettement leur pronostic et leur qualité de vie.

En 2007, un rapport de la HAS concluait que l’amélioration du service attendu est importante pour cet acte qui, entre autres bénéfices, a un impact « majeur »  en termes de coût. Pourtant, il n’existe pas de cotation spécifique pour le réentraînement à l’exercice dans les pathologies respiratoires. « La Fédération française de pneumologie a eu des discussions avec la Cnam, qui nous a dit être convaincue de l’efficacité du réentraînement, confie le Dr Yves Grillet. Mais nous avons  appris récemment que cet acte ne serait pas tarifé. Sur quels critères la caisse choisit-elles les actes à rembourser ? C’est d’autant plus choquant que la Cnam fait pression actuellement  pour privilégier des méthodes naturelles plutôt que de prescrire systématiquement des médicaments ».

Le réentraînement se fait le plus souvent dans des centres, où la prise en charge est assurée par le prix de journée. Les structures sont rares alors que le nombre de patients potentiels est estimé par l’HAS à 200 000 pour la seule BPCO. « Le réentraînement pourrait se faire en ambulatoire, remarque le Dr Grillet. Nous aimerions que cette activité se développe, avec les mêmes critères  de qualité partout. Mais il faut une salle, avec des appareils, des vélos, des oxymètres. Pour mettre en place de telles structures, une tarification de l’acte est nécessaire.»

En attendant que ce dossier progresse, le  généraliste peut avoir un rôle positif, « en conseillant au patient des séances de marche, par exemple de ¾ d’heure trois fois par semaine ».

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Dr Chantal Guéniot