Le temps passé en salle d’attente et les délais pour obtenir un rendez-vous sont les premiers motifs de renoncement aux soins : tels sont les enseignements que l’on peut tirer d’une étude  réalisée par l’Urps du Languedoc-Roussillon où 15% des personnes interrogées évoquent une attente trop longue en cabinet avant d’aller consulter un généraliste. Par ailleurs, 43 % des patients sont mécontents et déplorent le manque de disponibilité des spécialistes. Parmi les médecins déclarés les moins disponibles, les ophtalmos se placent en tête, suivis par les gynécologues et les dermatologues. Au contraire, les difficultés financières ne gênent que 3% des sondés souhaitant consulter un généraliste, et 6 % un spécialiste.

Le Languedoc Roussillon est une région très contrastée, avec des risques de déserts médicaux dans certaines zones, explique le président (Csmf) de l’Urps, Jean-Paul Ortiz. Ailleurs, des zones ont un trop plein de médecins, certains en secteur à honoraires libres. Le Languedoc-Roussillon, région où a été réalisée l’étude, est loin d’être un cas à part, bien au contraire. Avec 365 médecins (généralistes et spécialistes) pour 100 000 habitants, elle est la troisième région de France la mieux dotée, juste derrière l’Ile-de-France (373 médecin pour 100 000 habitants). Ce qui veut dire donc que la situation est encore plus compliquée ailleurs.

Le temps d’attente est également un motif d’incident entre patients et médecins relève le Conseil de l’ordre. « Les individus deviennent plus exigeants, voire violents, (…) si le temps d’attente est jugé trop excessif », expliquait ainsi le docteur Bernard Le Douarin, coordonateur de l’Observatoire pour la sécurité des médecins, au moment de la publication annuelle des chiffres des agressions sur les médecins. Les déclarations d’incidents ont ainsi augmenté de 80% en 2010. 9% d’entre elles étaient liées à un temps d’attente jugé excessif.

L’enquête réalisée pour l’Urps du Languedoc-Roussillon montre enfin que ce sont les jeunes et les actifs qui sont les premiers à renoncer à voir un médecin. Parmi les 18-34 ans, près d’un sondé sur deux (47%) déclare ainsi avoir déjà renoncé « plusieurs fois » à consulter un spécialiste, ils sont 30% pour un généraliste.

Note : * sondage réalisé en juin dernier par CSA, auprès de 1006 personnes