Le premier tour de la primaire socialiste aura lieu dimanche pour départager les six candidats à l’investiture pour la présidentielle. Pour vous aider à voter, tour d’horizon du projet socialiste pour la santé et zoom sur le « petit plus »  de chacun des prétendants.

Le projet socialiste prévoit notamment :

  • La mise en place d’un nouveau pacte avec les professionnels de la santé : déploiement de maisons de santé, introduction du paiement au forfait pour les soins de premiers recours, régulation de l’installation des médecins (il sera demandé aux jeunes médecins d’exercer dans une zone de santé prioritaire pendant les premières années à la sortie des études), assouplissement du numerus clausus pour les étudiants en médecine, contrôle strict des dépassements d’honoraires.
  • Pour les jeunes, le PS veut développer les « chèques santé » pour les aider à souscrire à une complémentaire santé.
  •  Grande loi « santé mentale » : abrogation de la loi sécuritaire sur l’hospitalisation sans consentement et sur la rétention de sûreté et réformer la formation des médecins et acteurs du secteur sur cette question.
  •  Euthanasie : réouverture du débat pour l’instauration d’une « assistance médicalisée pour mourir dans la dignité ».
François Hollande : "Je suis convaincu que les mesures coercitives d’installation ne marchent pas"

Il est contre le secteur optionnel et pour un contrôle strict des dépassements d’honoraires. Sur la désertification médicale, il est opposé à la coercition et plaide davantage pour la limitation du conventionnement dans les zones sur-dotées. « Je suis convaincu que les mesures coercitives d’installation ne marchent pas. Pour autant, je ne veux pas transiger sur l’objectif : l’égalité d’accès aux soins. Il faut engager le dialogue autour de mesures qualitatives, répondant aux attentes des jeunes professionnels : développement des maisons, centres et réseaux de santé, meilleure coordination des soins, transferts de compétences ».

 Ainsi, l’une des pistes avancées par François Hollande est le soutien et le financement par les collectivités locales et l’État de maisons de santé et de réseaux de santé. Le candidat se dit également favorable à une diversification des rémunérations des médecins et enfin il est contre la dépénalisaion du cannabis y compris pour un usage thérapeutique.

Martine Aubry : "on ne peut pas accepter que les urgences soient encombrées par des cas qui pourraient être traités par les médecins généralistes "

Elle veut mettre fin à la désertification médicale en incitant les jeunes médecins à s’installer dans les régions sous-dotées. En visite à Grenoble il y a quelques semaines elle avait déclaré : «  Les médecins ont la chance que les citoyens financent 11 ou 12 ans leurs études. Il y a des zones entières où il n’y a pas de professionnels de santé et le problème ne réside pas seulement dans l’incitation financière. »

Martine Aubry souhaite donc demander aux jeunes médecins de s’installer, pendant 5 ans après la fin de leur formation, dans les zones de pénurie. Elle souhaite également remettre à plat l’organisation de la permanence des soins, « on ne peut pas accepter que les urgences soient encombrées par des cas qui pourraient être traités par les médecins généralistes si le système de garde était mieux organisé. » Enfin, elle est favorable à la dépénalisation du cannabis.

Ségolène Royal : "je rendrai la contraception gratuite pour tous les jeunes de moins de 25 ans"

Ségolène Royal milite pour la mise en place de règles de soins et de prescriptions. Elle propose que la médecine générale soit rémunérée en fonction d’une prise en charge globale, tenant compte des actions de prévention.

Dans les maisons de santé, elle souhaite par exemple expérimenter la rémunération salariée ou au forfait des médecins généralistes. Par ailleurs, elle mise sur une meilleure politique de prévention à l’égard des jeunes sur le thème de la sexualité. « Je généraliserai à tout le pays la possibilité d’accéder au Pass’Contraception et je rendrai la contraception gratuite pour tous les jeunes de moins de 25 ans.  Je rendrai également effective l’application de la loi de 2001 qui prévoit trois séances annuelle d’éducation à la sexualité tout au long de la scolarité, pour les filles et les garçons. » Elle prône en outre la mise en place d’une carte santé pour les jeunes de 16 à 20 ans. Ce dispositif leur donnerait droit à une consultation médicale dentaire et psychologique gratuite tous les six mois. Enfin, elle est contre la dépénalisation du cannabis.

Arnaud Montebourg: " les jeunes médecins sortant de la faculté de médecine doivent être affectés pendant quelques années dans les régions désertifiées "

Il défend l’idée d’un « bouclier rural » pour lutter contre les déserts médicaux et propose donc que « les jeunes médecins sortant de la faculté de médecine soient affectés pendant quelques années dans les régions désertifiées ».

Arnaud Montebourg est par ailleurs « fermement opposé à toute forme de libéralisation de la consommation du cannabis ».

 

Manuel Valls : sanctionner plus sévèrement les praticiens qui refusent les patients bénéficiaires de la CMU

Manuel Valls critique les réductions de remboursement des médicaments, l’impact des forfaits et franchises et les dépassements d’honoraires.

Il entend encadrer ces derniers et obliger les praticiens à maintenir une certaine proportion d’actes au tarif conventionnel. Il souhaite aussi sanctionner plus sévèrement les praticiens qui refusent les patients bénéficiaires de la CMU.

Lui aussi, il est contre la légalisation du cannabis.

 

Jean-Michel Baylet : pour "le droit à donner la mort, dès qu’un collège de médecins établit que la maladie est incurable, que le malade est en grande souffrance, et que la famille donne son accord, ainsi que le malade s’il est en état de le faire."

Jean-Michel Baylet compte lui aussi mettre fin aux « déserts médicaux ». « Il est temps que les professions libérales de santé, qui sont en partie rémunérées grâce à la Sécurité sociale, acceptent l’idée qu’elles remplissent une mission de service public », explique-t-il dans son projet.

Il propose la création de « maisons médicales de garde » et entend lancer « un plan volontariste » de construction d’hébergement d’urgence (CHU, CHRS). Il souhaite aussi mettre en place un bilan de santé pour tout citoyen tous les deux ans, qui serait gratuit pour les personnes à faibles revenus.

Par ailleurs, il se dit pour «le droit à donner la mort, dès qu’un collège de médecins établit que la maladie est incurable, que le malade est en grande souffrance, et que la famille donne son accord, ainsi que le malade s’il est en état de le faire.» Enfin, il est pour la légalisation du cannabis, vendu en pharmacie. 

Source :
http://www.egora.fr/