Après les malades souffrant d’hypertension artérielle sévère, ce sont désormais les patients en rémission de cancer au-delà d’une période de cinq ans qui sortent de la prise en charge à 100 % pour affection de longue durée (ALD).

Selon un décret paru le 19 janvier 2011, l’exonération du coût des soins en affection de longue durée pour les patients ayant eu un cancer n’est accordée que pour une durée de cinq ans, et renouvelable « dès lors que la poursuite d’une thérapeutique ou la prise en charge diagnostique et thérapeutique des séquelles liées à la maladie ou aux traitements, notamment l’usage permanent d’appareillages, sont nécessaires ». Pour les autres les patients qui sont en rémission mais qui nécessitent tout de même un suivi régulier et des examens de surveillance et dépistage,  l’ALD ne s’applique plus. Sauf si le médecin traitant en fait la demande par écrit à la caisse.

Charger la barque administrative

Cette mesure inquiète l’UNOF-CSMF. « On veut encore charger la barque administrative déjà bien remplie des médecins, déplore le Dr Gérald Galliot, membre du bureau national du syndicat. Je veux bien passer sur la HTA, mais pour les patients atteints d’un cancer, je ne peux pas. Ce n’est quand même pas parce qu’ils ne prennent pas de médicaments qu’ils ne sont pas suivis ! » Désormais, le médecin traitant devra remplir un document supplémentaire pour demander un examen dans le cadre de ce suivi afin qu’il soit pris en charge à 100%. « L’assurance-maladie ne sait pas comment elle va gérer ces patients-là. Est-ce qu’ils sont assurés d’être au tiers payant ? Pour l’instant, rien ne nous permet de le dire. »

Autre sujet de grogne pour les médecins traitants : le forfait de 40 euros pour la prise en charge de malades en ALD ne s’appliquera plus pour ces malades sortis du système, bien qu’ils nécessitent toujours un suivi rapproché. Les décrets du 19 janvier 2011 (N° 2001-74 et 2011-75), spécifient que dans le cas du nouveau dispositif post ALD, il n’y a plus application du forfait pour le médecin traitant.
 

Le médecin traitant laissé de côté

 « Alors que le Plan cancer et la revalorisation de la médecine de proximité sont deux priorités du gouvernement », le médecin traitant est laissé de côté,déplore le Dr Gérald Galliot. « Ce décret a été fait dans un but purement économique, sans aucun fondement médical », conclut le praticien qui a déjà alerté la Cnam et la commission de simplification administrative, et qui n’hésitera pas à interpeller directement le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, ou même « s’il le faut », le président de la république lui-même.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Concepcion Alvarez