C’est auprès du président de la République soi même que Michel Chassang, le président de la Csmf, aux côtés du SML, a plaidé lundi 26 septembre, pour la mise en place rapide du secteur optionnel. Selon le texte de la convention qui vient d’être publié au journal officiel,  ce nouveau secteur devait être mis en place au 30 septembre prochain. Or, voilà plusieurs semaines que l’Unocam (Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie) pratique la politique de la chaise vide, et refuse de se rendre aux négociations avec l’assurance maladie et les syndicats médicaux pour protester contre le sort réservé aux mutuelles, qui ne pourront se constituer en réseau comme elles le souhaitaient. Et qui vont devoir supporter le doublement de la taxe portant sur les contrats responsables, pour renflouer les caisses de l’assurance maladie.

« Je ne supporterai pas que le premier acte de la convention soit l’enterrement du secteur optionnel », avait déclaré solennellement Michel Chassang à Cannes, lors de la 17ème université d’été de la Csmf.  
Saisissant la balle au bond, Xavier Bertrand a également haussé le ton, en demandant à Frédéric Van Roekeghem, le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie, présent dans la salle, d’organiser avant le 30 septembre, une « réunion de la dernière chance » avec l’Unocam. Ce changement de ton signifie que la patience du gouvernement à des limites – ce nouveau secteur est dans les cartons depuis 2004. Xavier Bertrand s’est d’ailleurs engagé à Cannes, à défaut d’avancées concrètes, à « prendre dans la foulée ses responsabilités », aux côtés des parlementaires. Mais il est resté muet sur les solutions envisagées pour faire plier les mutuelles.
S’exprimant dans la presse professionnelle, le Président de la République a insisté, confirmant que « l’accès aux soins est (pour lui), un enjeu fondamental ». Nicolas Sarkozy a prévenu que « le statut quo n’est pas envisageable (…). Je ne lâcherai pas ce sujet de l’œil tant qu’une solution ne sera pas trouvée », a-t-il assuré. Voyant les parties se mobiliser, le Ciss (Collectif interassociatif sur la santé) a immédiatement contesté la méthode employée pour remettre à flot les négociations dans l’impasse. «La discussion sur la convention médicale n’a pas permis de mettre en place le secteur optionnel. Le gouvernement revient à la charge et convoque les parties prenantes… sans les représentants des usagers.  Nouvelle entourloupe en vue ? » s’interroge le collectif dans un communiqué où l’on insiste sur le fait que « personne ne sait comment » marchera ce futur secteur, ni qui pourra y accéder. « Au moment où s’amplifient les attaques contre l’égalité d’accès aux soins et la solidarité, le secteur optionnel sans conditions ne nous paraît pas une bonne mesure. Au surplus, rappelons encore que dans le domaine de la santé, rien ne doit se faire pour nous sans nous, même si depuis plusieurs mois le gouvernement en a manifestement pris la mauvaise habitude. » conclut le Ciss. Verdict attendu à la fin de la semaine.