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Euthanasie à Bayonne : l’urgentiste ira-t-il en prison ?

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau ne se prononcera que le 13 septembre prochain sur le maintien en liberté de l’urgentiste bayonnais, soupçonné d’euthanasie active sur quatre patients.

Mis en examen pour «empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables», il avait été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire mi-août. Le parquet avait fait appel de cette décision. Il risque la réclusion à perpétuité.

Solidarité

Par ailleurs, un réquisitoire supplétif sur trois autres cas "d’empoisonnements criminels" a été pris à l’encontre du Dr Bonnemaison concernant  des nouveaux cas d’euthanasie active qui auraient été commis sur des patients de l’hôpital de Bayonne le 12 juin et les 4 et 7 juillet derniers. Cela porterait à sept le nombre de cas d’euthanasie reprochés au médecin.

A son arrivée au palais de justice de Pau, peu avant 10h30 ce matin, le praticien, accompagné de ses deux avocats du barreau de Bordeaux, Me Arnaud Dupin et Me Benoît Ducos-Ader, a bénéficié du soutien d’une cinquantaine de personnes, arborant des masques chirurgicaux en signe de solidarité. « Merci d’être là. Ça me va droit au cœur », a lancé l’urgentiste, visiblement ému.

Sur Europe 1 ce matin, Me Dupin avait décrit son client comme un homme « anxieux d’être en prison ce soir ». « Nous espérons, a-t-il ajouté, convaincre la chambre d’instruction comme nous l’avons fait devant le juge d’instruction et le juge des libertés et de la détention ; deux magistrats qui ont eu à connaître ce dossier, qui ont eu à connaître le docteur, et qui estiment que le contrôle judiciaire devrait s’imposer et non pas la détention provisoire ».

« Défaillance grave »

Le Conseil de l’Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques a décidé, en majorité, la semaine dernière, de ne pas porter plainte contre le Dr Bonnemaison, mais cette décision a été contestée par son président, le Dr. Marc Renoux, qui évoque une « défaillance grave de l’institution qu’il préside ».

De même, le porte-parole du Conseil national de l’Ordre, le Dr André Deseur, se désolidarise lui aussi du vote du conseil départemental. « Au vu des éléments dont nous disposons actuellement, a-t-il affirmé sur France Info, on imagine mal les motifs pour lesquels la chambre disciplinaire ne serait pas amenée à prononcer une sanction. » Des sanctions qui peuvent aller d’une interdiction temporaire d’exercer jusqu’à la radiation pure et simple du tableau.

Du côté des familles, aucune plainte n’a été déposée pour l’instant contre le Dr Bonnemaison. Interdit d’exercer, il n’a pour l’heure pas le droit de contacter ses collègues de l’hôpital.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : C. A.