Une étude américaine publiée le 25 août dans la revue Nature et titrée « Arrêtez le massacre des bactéries bénéfiques » vient faire écho aux désormais célèbres slogans de l’Assurance maladie « Les antibiotiques c’est pas automatique » ou encore « Les antibiotiques : si on les utilise à tort, ils deviendront moins forts ».
Le professeur Martin Blaser de l’université de New York y explique en effet que la consommation d’antibiotiques chez les plus jeunes augmente les risques d’obésité, d’asthme, de diabète, voire même de certains cancers digestifs. Il affirme qu’en moyenne un enfant habitant dans un pays développé a reçu 10 à 20 cures d’antibiotiques avant ses 18 ans.
Des cures qui, explique-t-il, peuvent modifier durablement voire définitivement la composition de la flore intestinale. Or, la flore intestinale est constituée de milliards de bactéries, parfois responsables d’infections, mais potentiellement aussi utiles à notre système digestif.
Pour le professeur Patrick Berche, microbiologiste à l’hôpital Necker, à Paris, interrogé par Le Figaro, « il devient de plus en plus évident que la flore intestinale joue un rôle capital comme moteur de certaines maladies telles l’obésité ou les cancers colorectaux ». Face à ces nouvelles menaces, l’étude appelle donc à limiter au maximum le recours aux antibiotiques au cours de la petite enfance.
En France, depuis 2002, l’Assurance maladie mène une campagne de sensibilisation auprès des médecins et des patients pour baisser la consommation de ces médicaments afin de lutter contre la diffusion de bactéries multi- résistantes et préserver l’efficacité des antibiotiques.
Malgré tout, on note une augmentation de leur consommation chez toutes les classes d’âge et notamment chez les enfants de moins de cinq ans : +3,08% entre les hivers 2007/2008 et 2008/2009.
Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : C. A.