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Recours contre la fermeture de l’ALD 12 pour HTA sévère

Les réactions indignées ont immédiatement succédé à la publication du décret du 26 juin dernier, fermant l’accès à l’ALD 12 (l’hypertension artérielle sévère), pour les nouveaux patients.

Le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) et l’Alliance du cœur, ont également réagi à la publication de ce décret. Selon eux, cettemesure est « aberrante » car d’autres choix pouvaient être faits, « comme celui d’une politique plus incitative pour la prescription de génériques qui avait réussi à faire baisser de 70 millions d’euros en 2006 la facture des médicaments de l’HTA » alors que « la mesure que nous critiquons ne ramène que 20 millions d’euros ».Les deux associations estiment également que « d’autres postes de dépenses pourraient être plus utilement mis à contribution car ce n’est pas la facture moyenne qui augmente mais le nombre de personnes potentiellement bénéficiaires de l’ALD ».

D’après le Ciss et l’Alliance du cœur, ces décisions vont à l’inverse des choix opérés dans le plan d’actions national « Accidents vasculaires cérébraux 2010-2014 », quelques mois après sa publication par le ministère chargé de la Santé. Enfin, « avec un taux de patients hypertendus non contrôlés en France de plus de 50 %, le choix devrait plutôt se porter sur le suivi des patients car ces traitements ont largement montré qu’ils faisaient considérablement baisser la mortalité cardio-vasculaire (-15 % entre 2000 et 2004) », considèrent les deux associations.

L’ensemble de ces raisons conduisent le Ciss et l’Alliance du Cœur à déposer un recours en Conseil d’Etat contre les décisions qui viennent d’être prises.

Jean-Marie Le Guen, député socialiste de Paris, « déplore » pour sa part, la décision du gouvernement de ne plus considérer l’HTA comme une ALD, et lui demande de reconsidérer cette décision « aussi scandaleuse que contre-productive ».« Il s’agit d’un déni médical qui s’appuie sur le sophisme qui veut considérer l’HTA non comme une maladie en tant que telle mais uniquement comme un facteur de risque », regrette le député. Et d’ajouter : « Comment oublier que l’HTA est la porte d’entrée vers les pathologies cardiaques les plus lourdes (infarctus, etc.) mais aussi vers les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et même la maladie d’Alzheimer ? » D’après Jean-Marie Le Guen, les ALD méritent sans doute d’être reconsidérées dans leur fonctionnement, mais cette décision est « une absurdité médicale et économique ».

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : L.M.