L’étude annuelle intelligence. 360 de la société de conseil en santé IMS Health révèle un monde complexe, en grande mutation et confronté à plusieurs défis mondiaux.

Selon les prévisions d’IMS, le marché pharmaceutique mondial va croître de 3 à 6 % par an d’ici 2015 et cette croissance va être tirée essentiellement par les marchés émergents : en tête la Chine avec 20 % en moyenne, suivie par l’Inde avec 15 %, la Russie 12 % et le Brésil 11 %.

Selon IMS, en 2015 la Chine remplacera les États-Unis comme principal contributeur à la croissance mondiale. Les États-Unis conserveront la plus forte part de marché en termes de chiffre d’affaires, l’Allemagne et la France resteront dans les cinq premiers mais le Royaume-Uni sera en 12ème position devancé par le Brésil, l’Inde et la Russie. Les pays émergents développent un modèle fondé sur un recours fort aux médicaments génériques et ce marché affiche depuis 2007 une croissance quatre fois supérieure à celle du marché global…

En ce qui concerne la France on note tout d’abord un point positif : une industrie pharmaceutique qui reste fortement exportatrice. Mais le marché intérieur connaît une croissance quasiment nulle depuis 2009. On note même un repli historique : les Français consomment moins de médicaments (-5 % depuis 2005). Par ailleurs la pénétration des génériques sur le marché français s’est nettement accélérée et ce marché représente actuellement 14 % en valeur. En revanche, le marché de l’automédication est en léger recul en France alors qu’il a sur le marché mondial une croissance qui dépasse actuellement celle du marché global. Enfin on note une croissance plus forte (5 à 10 %) des produits sans AMM (alimentation entérale, laits infantiles, contention, dermo-cosmétique…)

« En Europe, explique le Pr Claude Le Pen, la pression est générale sur le prix des médicaments. Les évaluations réalisées en post-AMM deviennent dominantes partout et déterminent à la fois le prix et l’accès au marché. La France a particulièrement développé cette approche via la Haute Autorité de Santé. » Selon IMS, cette réévaluation permanente est un risque et une opportunité pour l’industrie de se construire davantage sur des stratégies de valeur que de volume.

D’après une conférence de presse de la société IMS Health le 17 juin avec les interventions de Corinne Segalen (Présidente IMS Health France), Robert Chu (Directeur Général IMS Health France) et le Pr Claude Le Pen (Professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine et Consultant IMS Health France.)

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Catherine Le Borgne