« Un raté impardonnable », « des sanctions ! », « assez de mépris » : les réactions syndicales indignées se sont succédé, cette fin de semaine, à l’annonce de l’annulation deux fois dans la même journée, mercredi dernier, de l’épreuve de lecture critique d’articles (LCA), constituant l’une des dix matières (neuf dossiers cliniques et une épreuve de LCA) des ECN (épreuves classantes nationales). La première annulation est intervenue mercredi matin, à quelques minutes de l’heure limite fixée pour la remise des copies, lorsque des officiels se sont rendu compte que les colonnes d’un tableau étaient décalées, tandis que le texte de l’épreuve comportait des fautes d’orthographe. Mais le meilleur est à venir puisque l’épreuve repoussée à l’après-midi même devait également être annulée, au motif que le sujet de secours préparé par le Centre national du concours de l’Internat avait fuité et circulait sur Internet et sur Twitter… Dans une lettre ouverte aux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur, l’Association nationale des étudiants de France (Anemf) a immédiatement, demandé la « neutralisation » de l’épreuve de LCA. Requête repoussée par le Centre national de gestion au nom de loi et des innombrables recours qui n’auraient pas manqué être déposés. Les 8 071 candidats concernés devront repasser l’épreuve d’ici le 24 juin prochain. Vendredi dernier, quelques centaines de candidats sont allés manifester leur colère et leur dépit devant le ministère de la Santé.

 « Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche doit en tirer les conséquences immédiates. On ne peut plus tolérer cet amateurisme à un aussi haut niveau de concours », s’est emportée le Syndicat des médecins libéraux, en mettant en avant le « traumatisme psychologique subit par les étudiants ». La Confédération des syndicats médicaux français va encore plus loin en réclamant» des sanctions » pour les responsables des « défauts inacceptables » intervenus dans l’organisation des ECN. Le report, fait-elle encore valoir, risque de peser lourd dans le budget des étudiants, « en particulier pour ceux qui résident loin des centres d’examens et doivent supporter des frais logistiques importants ». Soutenant – tout comme les autres centrales – les étudiants floués, la Fédération des médecins de France (FMF) dénonce pour sa part, la décision gouvernementale de faire repasser l’épreuve « annulée par l’incompétence des rédacteurs et organisateurs de l’épreuve ». De fait, de nombreuses voix s’élèvent pour demander une réflexion sur les modalités de l’examen, dont la formule date de 2004. Avant la flambée des nouvelles technologies, et avec un moindre numerus clausus à l’entrée en Pcem 1. Président de la Fédération de l’hospitalisation privée, Jean-Loup Durousset penche dans le sens d’une réforme, tout comme Espace Généraliste, qui interroge « Y-a-il des députés dans la salle ? ». Pour sa part, le SML se dit prêt à participer cet été à une large concertation avec les étudiants et les deux ministères concernés « de manière a aboutir à une organisation simple, lisible et enfin pérenne de la formation initiales des médecins, respectant les étudiants et adaptée aux besoins de santé publique ».

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Catherine Le Borgne