Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), lié à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé mardi que les radiofréquences émises notamment par les téléphones mobiles présentaient un risque de développement de cancers pour leurs utilisateurs. Des études épidémiologiques montrant un risque accru de gliomes justifient leur classification au niveau 2B, parmi les produits « peut-être cancérogènes pour l’homme », c’est-à-dire au même niveau que la laine de verre, le styrène et les gaz d’échappement des moteurs à essence.
Si le groupe d’experts réunis à Lyon, siège du Circ, n’a pas quantifié le risqué, une étude datant de 2004 montre « un risque de gliomes accru de 40% dans la catégorie des plus gros usagers (30 minutes par jour pendant plus de 10 ans) », relève l’OMS dans son communiqué. Selon Jonathan Samet, président du groupe, « il peut y avoir un risque et nous devons surveiller de près le lien entre les téléphones portables et le risque de cancer ». Des recherches complémentaires vont donc être lancées.
« Je me réjouis de l’annonce faite hier par le Circ de l’OMS, qui estime que l’usage des téléphones portables devait être considéré comme peut-être cancérogène pour l’homme », a réagi mercredi Jean Huss (Luxembourg, SOC), auteur du rapport sur le danger potentiel des champs électromagnétiques et leur effet sur l’environnement, sur la base duquel une résolution de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (Apce) a été adoptée le 27 mai.
De leur côté, les fabricants de téléphone portable, représentés par la Fédération française des Télécoms (FFT), relativisent ce risque dans un communiqué publié mercredi : « En choisissant 2B, catégorie qui concerne 266 autres agents dont le café et les légumes vinaigrés, le CIRC indique que le lien entre cancer et ondes radio n’est pas démontré en l’état des données scientifiques acquises. Les ondes radio n’ont aujourd’hui pas la même classification que, par exemple, l’alcool, le tabac et l’amiante (catégorie 1 : « cancérogène »), ni que, par exemple, le trichloréthylène et les fumées des moteurs diesel (catégorie 2A : « probablement cancérogène ») », explique la FFT. Laquelle rappelle que les opérateurs de téléphonie mobile « appliquent, depuis plusieurs années, cette approche de précaution », par exemple en incluant un kit oreillette dans chaque coffret de téléphone mobile.

Source :
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