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Maisons de santé ou pas, c’est la relation médecin-patient qui prime

Les réformes organisationnelles de l’offre de soins répondent-elles aux préoccupations des patients ? C’est la question que s’est posé l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) à l’heure où se développe l’exercice collectif et l’exercice salarié-mixte, où se concentre l’offre de soins dans les zones urbaines et où le temps de travail des médecins se limite du fait du vieillissement démographique et de l’accroissement des cessations d’activités. Une récente étude (http://www.irdes.fr/Publications/2011/Qes163.pdf) révèle que les usagers du système de soins sont essentiellement préoccupés par deux aspects : la relation médecin-patient et en particulier l’échange d’informations et la qualité perçue de l’examen clinique ( la durée de consultation, actuellement de 16 minutes en moyenne, influençant le point de vue de façon relativement importante).

Si la coordination des soins est aussi une donnée qui intéresse les usagers – ils valorisent le rôle du généraliste comme « aiguilleur » dans le système de santé- ces derniers accordent en revanche peu d’importance à l’organisation interne de la structure médicale (structure pluriprofessionnelle et/ou pluridisciplinaire, structure monodisciplinaire) et à l’âge ou au sexe du médecin.

C’est donc avant tout la relation avec leur médecin qui intéresse les patients, et plus précisément l’obtention d’informations sur le problème de santé, la connaissance par le praticien de l’histoire médicale du patient, l’écoute du médecin, la clarté des explications et l’obtention d’informations sur le traitement. Une information à prendre particulièrement en compte, selon l’Irdes, alors qu’augmente l’incidence et la prévalence des maladies chroniques (8,3 millions de personnes en ALD au 31 décembre 2008 contre 6,5 millions au 31 octobre 2004). Ainsi, « si cette étude montre que globalement, les évolutions en cours de la médecine générale concordent avec les préoccupations des usagers, l’augmentation du nombre de patients atteints de maladies chroniques pose de nouvelles contraintes en termes notamment d’information du patient, de continuité et de coordinations des soins », notent les chercheurs. Ils rappellent que les nouvelles attentes des usagers ont été reconnues par la World Organization of family doctors (Wonca) qui inclut dans sa définition de la pratique de médecine générale « l’approche centrée sur la personne » et la « personnalisation de la consultation » à travers une relation médecin-patient privilégiée.

Pour viser à meilleure répartition de l’offre de soins ambulatoires, le gouvernement a déployé ces dernières années toute une palette de dispositifs tels que le rééquilibrage des numerus clausus, la répartition quinquennale des postes d’internes par spécialité et par région et les quotas paramédicaux. Dans une réponse écrite à Philippe Paul, sénateur du Finistère, publiée le 19 mai, la secrétaire d’Etat à la Santé, Nora Berra, met également en avant les mesures incitatives censées contribuer à « un pilotage renforcé de la démographie des professionnels de santé » : contrats d’engagement de service public (Cesp) qui concernent à ce jour 200 étudiants recevant une allocation mensuelle versée jusqu’à la fin de leurs études, en contrepartie de leur engagement à exercer dans des lieux d’exercice spécifique ; contrats de bonne pratique dans les zones rurales et les zones franches urbaines ( ouvrant droit pour le médecin à une indemnité de remplacement de 300 euros par jour dans la limite de 10 jours maximum par an dans les zones rurales et de 18 jours dans les ZFU, et au versement d’une indemnité de 240 euros par vacation d’une demi-journée de prévention, d’éducation à la santé et de coordination médico-sociale) ou encore le lancement du programme national visant à financer 250 maisons de santé sur la période 2010-2013.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : G. D. L.