Alors que le sort de la médecine générale a donné lieu à la rédaction de nombreux rapports – dont le dernier en date, celui d’Elisabeth Hubert – a été quasiment pris au pied de la lettre par le président de la République, l’Académie nationale de médecine s’est elle aussi pliée à l’exercice. Il s’ensuit une série de sept recommandations, censées redonner le goût de la médecine de famille aux jeunes qui la fuient.

1-Faciliter les vocations en médecine générale et améliorer la formation pratique, par compagnonnage, des futurs médecins généralistes.

Pour cela, il faut harmoniser la situation entre les Facultés de Médecine et donner à toutes ces facultés les moyens de recruter un nombre suffisant de praticiens-maîtres de stages agréés et d’organiser dans les meilleures conditions les stages auprès de praticiens, que ces stages  soient obligatoires (deuxième cycle, internat de médecine générale) ou facultatifs (post-internat).

2- Offrir aux médecins généralistes des possibilités d’évolution de leur carrière professionnelle.

Pour cela, il faut prévoir un statut particulier de notoriété, accessible après plusieurs années d’exercice, en particulier pour les anciens maîtres de stage. Faciliter aussi,  pour ces praticiens, l’accès à une nouvelle compétence (gériatrie notamment), dans des conditions compatibles avec la poursuite de leur activité professionnelle.

3- Organiser une large information des patients sur leur devoir  de bannir  le consumérisme et le mésusage médical et de préserver l’accès aux soins pour d’autres malades, en limitant les sollicitations et les demandes injustifiées auprès de leur médecin généraliste.

4- Limiter à l’essentiel les tâches administratives demandées aux généralistes, par de larges concertations entre ces médecins, les caisses d’assurances maladies, les compagnies d’assurances et, plus généralement, les différents organismes et administrations intéressés.

Il faut prévoir les conditions dans lesquelles certaines de ces tâches  pourraient être transférées aux médecins de divers organismes ou associations.

5- Evaluer les besoins en médecins généralistes d’après le temps médical disponible et non pas sur les seules données quantitatives globales de la démographie médicale.

Avec une anticipation de 8 à 10 ans, il faut déduire de cette évaluation le nombre de postes de médecins généralistes indispensables et, pour chaque inter-région, la valeur du numerus clausus.

6- Organiser une large consultation auprès des étudiantes en médecine et des consœurs déjà en exercice pour mieux connaître leurs contraintes et leurs souhaits professionnels et en déduire l’évolution prévisible des conditions d’exercice au cours des prochaines années, avec la féminisation de plus de la moitié du corps médical.

7- Harmoniser les mesures incitatives proposées aux futurs généralistes pour lutter contre la sous-médicalisation de certaines zones du territoire national et prévoir les conditions d’une évaluation objective de l’efficacité de ces mesures.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : C. L. B.