Cela ne s’était pas produit depuis 1997 !  L’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) 2010 a été respecté. Le Comité d’alerte sur les dépenses d’assurance maladie (comité constitué de trois experts chargé de surveiller la dynamique des dépenses de la branche maladie), vient de constater que « les dépenses pourraient même avoir été légèrement en deçà de l’objectif fixé à 162,4 milliards d’euros ». Comment expliquer le respect de l’objectif alors que l’an passé, les postes indemnités journalières (IJ) ou soins infirmiers se sont caractérisés par leur dynamisme ? Par le recul des honoraires des médecins généralistes, lié à l’absence de contexte épidémique notable, signale le Comité. Traduit par  l’Unof, c’est bien d’un recul de deux années du pouvoir d’achat des médecins de famille, qu’il s’agit, le prix qui a été payé pour que l’Ondam 2010 soit  respecté. La revalorisation de 1 euro sur le C au 1er janvier dernier est donc  intervenue fort opportunément pour pallier cette atonie de l’activité. Mais l’Unof attend plus encore des négociations conventionnelles en cours : une revalorisation substantielle de la fonction, par le biais d’une nomenclature adaptée.

Du côté des médecins spécialistes, on a observé une faible progression du volume des consultations, comme pour les médicaments.

Doté en 2010, comme la médecine de ville, d’un Ondam de 3 % taxé d’« irréaliste » par la Fédération hospitalière de France (FHF) et la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), l’hôpital a effectivement dérapé de 500 millions d’euros, en raison d’une « activité plus forte que prévue ». Ce dépassement a été comblé par la mise en réserve de crédits initialement prévus pour les hôpitaux, explique le Comité.

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2011 prévoit un Ondam fixé à 2,9 %. Même si la réussite de ce pari semble aléatoire, le fait que l’année 2011 ait commencé sans passif, contrairement aux années précédentes, représente un réel avantage. Le comité d’alerte sur les dépenses d’assurance maladie se réunira le 1er juin prochain. Il doit estimer les chances de réussite de ce pari. Mais au vu du rythme des dépenses depuis le 1er janvier, le risque de déclenchement d’une procédure d’alerte serait, selon les experts, quasi nul.