Mobilisation générale pour la vaccination. Si le ministère de la Santé, qui a lancé la 5èmeédition de la semaine de la vaccination (www.semaine-vaccination.fr), vise en priorité la rougeole, en pleine flambée épidémique, il appelle à donner un « nouvel élan » à la vaccination contre l’ensemble des autres pathologies à prévention vaccinale. « La vaccination est insuffisante dans notre pays », a martelé vendredi la secrétaire d’Etat à la santé, Nora Berra, en poussant un « cri d’alarme » et en mettant en avant les disparités de couverture vaccinale. Avec quatre constats préoccupants : les régions du sud de la France ont une couverture vaccinale contre la rougeole moindre que le Nord ; la couverture chez les enfants  est insuffisante pour la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, le pneumocoque et la méningite C; chez les adolescents, aucune vaccination n’atteint les 95 % de couverture et la vaccination HPV des jeunes filles est très insuffisante; chez les adultes, la couverture est encore moindre, alors que seulement 61 % des personnes de plus de 65 ans par exemple ont été vaccinées contre la grippe l’hiver dernier (contre un objectif de 75 %).

Interpellés par la secrétaire d’Etat, les professionnels de santé sont appelés à « donner l’exemple » à leurs concitoyens « pour mieux les convaincre ». Ainsi selon l’Institut national de veille sanitaire (Invs), les couvertures vaccinales dans cette population sont « satisfaisantes » pour les vaccinations obligatoires (taux supérieurs à 91 % pour les vaccins BCG, l’hépatite B, DTP) mais « très insuffisantes » pour les vaccinations recommandées (rappel coqueluche, rougeole, varicelle et grippe). Les médecins seront associés, via leurs représentations professionnelles, à des travaux initiés par le ministère pour « permettre de définir une nouvelle stratégie à venir pour impliquer les professionnels de santé et retrouver la confiance dans la vaccination ». Deux questions devraient notamment être abordées dans les prochains mois : la simplification du calendrier vaccinal et le changement éventuel de statut de certaines vaccinations.

Selon l’Invs, l’épisode de la vaccination contre la grippe H1N1, qui a donné lieu à de vives polémiques, n’a pas affecté la couverture vaccinale. Mais le discours est différent chez les industriels du médicament, qui, à l’image de GlaxoSmithKline, constatent, selon les Echos, « un effet négatif de la gestion de la grippe H1N1 sur les ventes de vaccins contre la grippe saisonnière ». Pour la Direction générale de la santé, il convient de « restaurer la confiance dans les vaccins ».

Les données chiffrées sont néanmoins loin d’être alarmantes sur tous les points. Ainsi pour la rougeole, on ne constate pas de baisse de la couverture vaccinale du nourrisson mais on observe une diminution du rattrapage chez les enfants plus grands (pour la deuxième dose). Chez les nourrissons, toujours, la couverture vaccinale contre le virus de l’hépatite B est en nette augmentation, mais « il est nécessaire de se mobiliser pour améliorer la couverture des adolescents et des personnes à risque », note le ministère de la Santé. Enfin, pour les vaccins diphtérie, tétanos, poliomyélite, les dernières estimations montrent une stabilité des couvertures vaccinales chez l’enfant de 24 mois. Pour la rougeole, l’objectif est d’atteindre une couverture vaccinale de 95 % des personnes de 2 à 31 ans vaccinées avec deux doses, et cela, afin de permettre l’arrêt de la circulation de ce virus (5 000 cas de rougeole en 2010).

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : G. D. L.