Lors de la dernière séance de négociations conventionnelles portant sur la démographie médicale,  la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) avaient immédiatement quitté la séance, après avoir constaté la présence d’internes et de jeunes médecins invités par MG France et le Bloc dans leurs délégations.  Tant pour la Csmf que pour le SML, qui  soulignent la force de  leur axe majoritaire, seuls les syndicats représentatifs des médecins libéraux sont fondés à participer à ces débats avec l’assurance maladie.

Aujourd’hui, c’est par un courrier aux présidents de l’Isnar IMG, de l’Isnih, et de l’Inscca (chefs de clinique), que le président de la Csmf explique sa position.  Missive qui se double d’une invitation aux prochains conseils confédéraux, les samedi 18 juin, 15 octobre et 10 décembre prochains, où un siège d’invité permanent pourrait  leur être réservé. C’est dans cette instance, précise le président de la Csmf, que se décident les priorités de la centrale pour la négociation d’une nouvelle convention pour tous les médecins et « que la décision de la signer ou pas sera prise »

« Les coups de force, la polémique et l’agitation stérile qui accompagnent la négociation de la nouvelle convention médicale n’apportent rien aux débats et font le jeu des opposants à la médecine libérale », écrit Michel Chassang, alors que « manœuvrer pour obtenir un strapontin d’observateur silencieux dans certaines délégations nous semble contre-productif »…  Le président de la Csmf énumère les combats menés par sa centrale pour défendre la médecine libérale, qui n’est plus choisie que par 8 % des jeunes qui s’installent, combats menés contre certaines dispositions des lois de financement de la sécurité sociale, de la loi Hôpital, patients, santé et territoires, de la future loi Fourcade. Contre l’assurance maladie aussi, « en défendant l’ouverture du secteur 2  à tous les anciens chefs de clinique, tout en proposant la création d’un futur secteur optionnel ouvert aux praticiens des deux secteurs, » en se battant pour « une rémunération à la hauteur de la responsabilité engagée (…) et contre les contraintes inutiles »,. En aidant encore les jeunes à se former (tutorat, bourses, stages), à s’installer et en leur prêtant une écoute particulière dans le cadre de la Csmf jeunes médecins.

Cette main tendue à la jeune génération risque-t-elle de faire chou blanc ? Dans une réponse écrite au lendemain de leur éviction de la première réunion conventionnelle, les représentants de ces trois syndicats en appelaient à « sortir de cette crise artificielle et s’attaquer aux vrais problèmes ». Non sans demander une fois encore à assister aux négociations conventionnelles. 

« Nous ne faisons le jeu d’aucun syndicat de médecins libéraux », affirmaient-ils à l’intention de Michel Chassang (Csmf) et Christian Jeambrun (SML) qui avaient  notamment pointé du doigt la responsabilité de MG-France.

Ce dernier s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué co-signé avec Le Bloc, où les deux syndicats  fustigent l’attitude « théâtrale » de la Csmf et du SML qui, « tentent de faire pression sur le gouvernement pour imposer leurs positions », tout en excluant la nouvelle génération.  Il s’agit pour les deux structures monocatégorielles, d’un « symbole exécrable : mettre les jeunes dehors et n’en supporter aucun. La crise actuelle tient d’abord du défaut de vocation des jeunes pour le monde libéral, entend-on une nouvelle fois régler leurs problèmes sans eux ? » s’interrogent-il avant de se demander si la Csmf et le SML ne seraient pas en train de mener une « stratégie de division pour tenter d’asseoir leur hégémonie et reconduire la convention de 2005».

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Catherine Le Borgne