Le geste est fort. A peine la séance commencée, le Syndicat des médecins libéraux (SML) et la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) ont quitté ce matin la table des négociations conventionnelles consacrées à la démographie médicale et aux inégalités de santé. C’est la présence de quatre représentants des jeunes médecins généralistes (Snjmg), des étudiants de l’Anemf et des internes de l’Isnar-IMG et de l’Isnih dans les délégations de MG-France et du Bloc qui a cristallisé la colère des deux centrales. La protestation couvait depuis la semaine dernière, les jeunes et futurs médecins ayant tenté de s’imposer, en vain, à la première réunion de lancement des négociations au siège de l’assurance maladie.


Michel Chassang prévient : il ne reviendra pas « tant que les règles de droit n’y seront pas appliquées et que la démocratie y sera méprisée ». Le président de la Confédération, dénonce « l’attitude complice de l’Uncam qui n’a pas imposé le respect des règles de droit déterminant que seules les organisations représentatives sont habilitées à participer aux négociations conventionnelles ».  Pour Fréderic Van Roekeghem, le directeur de l’Uncam, si seuls les syndicats représentatifs sont habilités à négocier, chacun d’entre eux est libre de composer sa délégation. « Avoir des jeunes, qui en tant qu’auditeurs, assistent aux débats sur la démographie médicale, me parait essentiel. Sinon, on marche sur la tête, on est en train de construire une convention sans les chefs de cliniques qui s’installent en novembre ou les internes qui s’installeront dans cinq ans », estime Philippe Cuq, co-président du Bloc, qui a accueilli dans sa délégation un interne de l’Isnih.


« Je n’ai pas attendu les négociations pour consulter régulièrement les représentants des jeunes médecins », proteste Christian Jeambrun, président du SML, dans le même état d’esprit que Michel Chassang. Ce dernier fait savoir que les organisations étudiantes « ont un poste d’invité permanent dans toutes les instances confédérales » et  rappelle que les Etats généraux de 2008 « appartiennent au passé et se sont soldés par un échec retentissant pour la médecine générale ». La branche généraliste de la Csmf, l’Unof, fustige « la provocation systématique de MG-France et en appelle à la responsabilité de l’assurance maladie, afin d’aboutir à un accord avec les organisations « légitimement représentatives »,  cela dans l’objectif « d’améliorer les conditions des médecins installés ». « Depuis maintenant quatre ans, toute évolution a été bloquée par l’assurance maladie et le ministère de la Santé de Madame Bachelot, en s’appuyant sur des syndicats de jeunes médecins qui se sont retrouvé les complices involontaires de ce blocage », affirme le président Michel Combier.
Le divorce semble bel et bien consommé entre les deux blocs conventionnels : Csmf et SML d’une part, MG-France, la FMF et le Bloc d’autre part.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : G. D. L.