C’est la proposition 19 sur les 30 que compte le programme socialiste pour 2012. Les termes de cette proposition sont clairs et nets :« Pour la santé, nous remettrons l’hôpital au cœur du système et nous demanderons aux jeunesmédecins libéraux d’exercer en début de carrière dans les zones qui manquent de praticiens. » Alors que le libéralisme ne séduit plus qu’un futur installé sur dix, il en serait donc fini si la gauche gagne les élections en 2012, de la politique incitative à l’installation dans les zones de sous-densité médicale mise en place vaille que vaille par la convention 2005 ? Une politique que Xavier Bertrand, le ministre de la Santé, affirme toujours vouloir mettre en place dans le cadre de la prochaine convention, pour correspondre aux aspirations de la grande majorité des syndicats de médecins libéraux et de jeunes ou futurs généralistes rétifs à la coercition. La priorité serait également redonnée à l’hôpital public, actuellement soumis à de très fortes contraintes liées à l’obligation de maîtrise des dépenses…

Interrogé dans Le Monde, Christian Paul, député de la Nièvre et président du Laboratoire des idées du PS, explique que les inégalités d’accès aux soins justifient que l’on écorne « le tabou » de la liberté d’installation. Dans les zones où l’on manque de médecins, les jeunes pourraient être obligés à y exercer quelques années en libéral ou en salariat. Comme pour les infirmières libérales, le nombre  d’installations dans les zones à trop forte densité médicale pourrait être plafonné, est-il expliqué. Seuls les majors de promotion pourraient choisir leurs affectations, les autres ne le pourraient pas, sauf à rembourser leurs études médicales. Le PS souhaite également accélérer la mise en place de forfaits alternatifs au paiement à l’acte, une prise de position qui n’est pas très éloignée de celle du gouvernement, où l’on promeut aussi la mise en place de forfaits pour rémunérer certaines tâches globales, mais uniquement à la marge, le paiement à l’acte devant rester majoritaire.  

A la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam),  le conseil de l’Uncam (Union nationale des caisses d’assurance maladie), réuni cette après-midi, doit remettre à Frédéric Van Roekeghem son mandat de négociation pour la future convention médicale où l’accès aux soins figure en bonne place. La Confédération des syndicats médicaux français (Csmf), notamment, redoute que l’assurance maladie veuille imposer aux médecins libéraux le même type de régulation démographique que celle acceptée par les infirmières libérales. Représentant des patients, le Conseil pousse dans ce sens. La bagarre ne fait que commencer. Rendez-vous dès demain matin, jeudi, pour la première séance officielle de la négociation.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Catherine Le Borgne