Alors que les négociations pour la future convention médicale vont se mettre en place le 7 avril prochain, le Bloc (réunion des chirurgiens de l’Ucdf, des anesthésistes de l’AAL et des obstétriciens du Syngof), vient de peaufiner le document qu’il compte mettre sur la table, pour régler avec l’assurance maladie et l’Unocam (union regroupant les organismes de protection complémentaire) l’épineux problème des dépassements d’honoraires.

Le Bloc (57 % des voix dans le collège des praticiens à plateaux techniques lourds lors des dernières élections professionnelles), n’a jamais fait mystère de son scepticisme concernant les longues et chaotiques négociations entre syndicats médicaux, assurance maladie et complémentaires, pour construire le futur secteur optionnel. Un secteur qui autoriserait pour certains praticiens seulement majoritairement en secteur à honoraires libres, sur une partie seulement des actes médicaux (70 %), et sur cahier des charges de qualité, des dépassements plafonnés à 50 % du prix de l’acte,  encadrés et remboursés, en contrepartie d’une prise en charge partielle des cotisations sociales par les caisses. Trop faibles dépassements, trop de médecins exclus du dispositif et trop peu d’intérêt à s’y engager pour les complémentaires, a souvent critiqué le Bloc.

Défenseur du secteur à honoraires libre qui permet à ses yeux, de pallier la faiblesse des tarifs sécu dans ces trois spécialités,  le Bloc propose aujourd’hui un modèle innovant, destiné  aux  praticiens exerçant en clinique privée, acceptant de se mettre en réseaux – comme les dentistes ou les opticiens – avec un ou plusieurs assureurs complémentaires. Comme le révèle le Figaro, chaque anesthésiste, chirurgien ou obstétricien s’engagerait à respecter un cahier des charges national et des dépassements d’horaires minimaux et maximaux fixés par une convention. Soit, selon le document du Bloc, de 50 à 150 % du tarif sécu. En contrepartie, les complémentaires solvabiliseraient totalement les dépassements. Des majorations d’honoraires sont même prévues pour exigences particulières des malades. Les prix des polices d’assurances privées souscrites par les patients seraient évidemment, construits en conséquence. Ce qui ne garantirait peut être pas plus qu’avant, l’égalité d’accès aux soins…

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Catherine Le Borgne