Le principe de cette réunion avait été arrêté en début d’année, lors de la tenue de la séance de concertation sur la médecine de proximité au ministère de la Santé, le 6 janvier dernier. Le thème de la démographie médicale sera en effet au cœur des prochaines négociations conventionnelles, et Xavier Bertrand, qui avait paraphé en son temps, l’avenant 20 sur la démographie médicale, semble faire une affaire personnelle de la bonne résolution de ce dossier majeur pour l’accès aux soins. Devant les cadres du Centre national des professions de santé (Cnps), la semaine dernière, le ministre avait rappelé son action passée en ce domaine au ministère de la Santé en 2004 et 2005. Et accusé les ARH (Agences régionales de l’hospitalisation) de ne pas avoir « joué le jeu », notamment dans l’élaboration du zonage des territoires souffrant de déficit démographique, là où les médecins ayant souscrit à l’option conventionnelle ouverte par l’avenant 20, pouvaient prétendre à un bonus de 20 % sur leurs honoraires s’ils exerçaient en groupe.

Le ministre a redit hier qu’il défendait l’incitation contre la coercition, et il continue à considérer que cette idée de bonus sur les honoraires était une bonne idée. Faisant montre de son impatience face à des dossiers qui n’évolueraient pas assez vite à ses yeux, il a donné ses pistes de travail, au-delà de l’exercice en maisons pluridisciplinaires, notamment  la simplification des contrats de service public destinés à aider financièrement les internes qui les souscrivent à s’installer ultérieurement dans une zone à faible  densité médicale ; une meilleure information de ces mêmes internes ; un accompagnement des projets locaux, et un zonage mieux organisé permettant d’accéder audit bonus. Il a cité enfin, les contrats solidarités, rendus facultatifs par la proposition de loi Fourcade, prochainement examinée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale ;

Xavier Bertrand a également repris à son compte hier, comme il l’avait fait devant le Cnps, l’idée du Syndicat des médecins libéraux (SML) de la « retraite active », une contractualisation d’engagement offrant aux retraités qui souhaitent prolonger leur activité de quelques années, un aménagement de leur conditions d’exercice, sur le mode «zéro charges, zéro contraintes ». « Nous ferons prochainement des propositions encore plus concrètes », expliquait par la suite le Dr Roger Rua, du bureau du SML, qui regrettait cependant que l’on ne connaisse pas précisément le nombre de médecins retraités à mobiliser, évalués à 5 000 environ par l’Ordre. Le SML qui compte aller encore plus loin pour « aider les aînés », en proposant la mise en place de mesures de valorisation de la patientelle, par les collectivités locales.  Autant de dispositions préalables aux yeux du syndicat, à la signature d’une convention « enfin attractive et séduisante ».

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : Catherine Le Borgne