« Nous sommes face à une recrudescence préoccupante de la rougeole »,  s’est alarmée aujourd’hui la secrétaire d’Etat chargée de la Santé, Nora Berra, alors que 3 400 nouveaux cas ont déjà été détectés sur les deux premiers mois de l’année 2011. Cette hausse étant  principalement liée, a-t-elle assuré, « à une couverture vaccinale encore insuffisante en particulier chez les adolescents et jeunes adultes non vaccinés ». Son objectif ? Obtenir une couverture vaccinale de 95 %, la vaccination étant  « le seul moyen de prévention efficace contre la maladie ». « Le rôle des médecins est essentiel : ils doivent informer leurs patients des risques de ces maladies, du rapport bénéfice/ risque de la vaccination, à la fois pour des raisons de protection individuelle, mais aussi dans un but de protection collective, qui représente un enjeu majeur. En effet, un individu qui refuse de se faire vacciner peut se trouver à l’origine de la transmission de la maladie et d’une épidémie », insiste le ministère.

En 2006 et 2007, une quarantaine de cas annuels était déclarée en France, l’épidémie s’étant intensifiée en 2009 (1 544 cas en 2009) puis en 2010 (5 021 cas). « Il faut sortir des clichés et rappeler aux Français que la rougeole est une infection grave, qui peut être lourde de conséquences et même mortelle », a indiqué Nora Berra, en appelant à la mobilisation générale. En 2010, cette pathologie infectieuse, très contagieuse (15 à 20 personnes non vaccinées peuvent être contaminées par un malade), a ainsi été responsable de 8 encéphalites infectieuses ou post infectieuses, dont deux conduisant à un décès, et près de 1 500 cas (29,5%) ont été hospitalisés. Autre volonté du ministère de la Santé : rappeler que la rougeole n’est pas qu’une maladie infantile. Même si l’âge médian des cas est de 12 ans, en 2009, les Français touchés étaient âgés d’un mois à soixante-seize ans (dont 23 % chez des adultes de 20 ans et plus).

 « Le vaccin reste la meilleure prévention contre la rougeole »,  rappelle la secrétaire d’Etat. Depuis 1986, le vaccin « trivalent » contre la rougeole, la rubéole et les oreillons, « très bien toléré, efficace et accessible à tous », est recommandé en France.  La première vaccination est recommandée chez tous les bébés dès l’âge de douze mois (dès neuf mois pour l’entrée en collectivité). Une seconde injection est recommandée entre treize et vingt-quatre mois. Tous les enfants, à l’âge de vingt-quatre mois, devraient avoir reçu deux doses de vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (en respectant un délai d’au moins un mois après la deuxièmeinjection). La vaccination est recommandée en rattrapage chez les sujets âgés de plus de deux ans ou nés depuis 1980 qui ne seraient pas vaccinés. L’Inpes procède actuellement à la mise à jour de ses supports de communication, notamment à destination des professionnels de santé. L’assurance-maladie, les mutuelles et les assurances sont également appelées à mener des actions auprès des assurés sociaux et des professionnels.

Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : G. D. L.