Au Japon, même si une toute petite lueur d’espoir s’est faite jour depuis hier soir, les autorités et maintenant l’armée peinent toujours à refroidir les quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, en proie à des explosions d’hydrogène et des incendies depuis le tremblement de terre et le tsunami qui a suivi, voici une semaine. Affolés par les images retransmises sur toutes les télévisions et sur le net, nos concitoyens se ruent de manière irrationnelle dans les officines pour réclamer des pastilles d’iode. Ce qui a poussé le Conseil national de l’Ordre des médecins à adresser un courrier aux 23 000 officines de France et départements d’Outre mer, pour leur rappeler que ces médicaments, les comprimés d’iodure de potassium, « ne peuvent être délivrés qu’à la demande expresse des autorités ». Entreposés dans des « zones défense », précise Le Figaro, ces comprimés sont distribués par le canal des préfectures. Néanmoins, notre pays a commencé à envoyer des comprimés à certains territoires d’outre mer pour qui la menace n’est pas exclue, comme Saint-Pierre-et-Miquelon, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis et Futuna. Interrogé par le quotidien, le Pr Yves-Sébastien Cordoliani, expert en radioprotection de la Société française de radiologie, précise que « cette ruée dans les pharmacies est inepte » dans notre cas de figure hexagonal. Cette consommation d’iode pouvant même « induire un risque de crise d’hyperthyroïdie chez certains ». Pour ce spécialiste, la prévention ne se justifie que pour les femmes enceintes et les enfants, dès lors que les autorités auraient ordonné le moment de la prise. « En pratique, explique-t-il, l’efficacité est maximale si l’ingestion a lieu dans les deux heures précédant l’exposition à la radioactivité, elle est de 50 % six heures après. La prise doit être renouvelée toutes les 48 heures tant que l’exposition persiste ».
Notre pays n’est pas le seul à être touché par la psychose du nucléaire : les autorités chinoises ont lancé des appels au calme, après que les supermarchés ont été dévalisés de leurs stocks de sel iodé. Aux Etats-Unis, hier, le principal fabriquant d’iodure de potassium a fait savoir aux autorités qu’il était en rupture de stock.
Source :
http://www.egora.fr/
Auteur : C. L. B.