« Rétablir la confiance dans le médicament », tel est le mot d’ordre lancé par Xavier Bertrand à la centaine de personnes invitées à participer, ce matin, aux Assises du médicament, lesquelles devront produire leurs conclusions « sans tabou et sans aucune forme d’autocensure »,dès la fin mai 2011.

Mais pour le ministre de la Santé, il ne s’agit pas de tout reconstruire, de partir d’une feuille blanche, rappelant au passage que le système français était jusqu’à présent considéré comme une référence à l’international ; « il s’agit plutôt de se focaliser sur les dysfonctionnements qui ont pu conduire au maintien, dans les conditions que l’on sait, d’un médicament comme le Mediator dont la balance bénéfice/risque était nettement défavorable… Le doute, selon le principe de précaution, doit toujours bénéficier au patient »,a-t-il insisté.

Edouard Couty, qui a longtemps fréquenté le Ministère de la santé en tant que directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, est chargé d’être l’animateur et le rapporteur général de ces Assises structurées en six groupes de travail :

1.      Améliorer les conditions d’octroi de l’autorisation de mise sur le marché, notamment en intégrant la notion d’intérêt thérapeutique.

2.      Renforcer le système de surveillance des médicaments, avec notamment l’objectif de pouvoir mieux déceler et plus tôt les signaux faibles.

3.      Encadrer les prescriptions hors AMM, tout en reconnaissant que celles-ci demeuraient nécessaires, notamment mais pas uniquement pour assurer une prise en charge des maladies rares.

4.      Développer une information indépendante sur les produits de santé, à destination tant du public que des professionnels.

5.      Optimiser la gouvernance et clarifier les missions des organismes intervenant dans la vie des produits de santé.

6.      Renforcer le contrôle et l’évaluation des dispositifs médicaux.

Ces six groupes composées de prescripteurs, de dispensateurs, d’utilisateurs, de régulateurs, de chercheurs et de fournisseurs des produits de santé, ainsi que de personnes qualifiée, sont respectivement présidés par Jean-François Girard (ex directeur général de la santé), Dominique Costagliola (directeur de recherche, Paris 6), le Pr Hubert Allemand (Cnamts), Alain-Michel Ceretti (Office national d’indemnisation des accidents médicaux, ONIAM), le Pr Claude Huriet (ancien sénateur) et le Pr Eric Vicaut (APHP, directeur du centre d’évaluation du dispositif médical, hôpital Fernand Widal). Ils devront proposer une série de propositions permettant d’améliorer le système de sécurité sanitaire des produits de santé (médicament + dispositif), en France mais aussi en Europe.
Source : http://www.egora.fr/
Auteur : Camille Ergo