« Ces mesures sont indispensables si la société souhaite qu’il existe encore des étudiants qui fassent le choix de main de la médecine générale et que la population puisse avoir accès à une médecine associant qualité et proximité dans tous les territoires ». C’est par ces propos très positifs que le Collège national des généralistes enseignants a salué l’annonce par Nora Berra, secrétaire d’Etat à la Santé, des premières mesures consacrées à la formation des futurs généralistes, inspirées de certaines des conclusions du rapport Hubert. Ainsi la généralisation des stages des étudiants chez le praticien, durant le 2ème cycle des études médicales, a-t-elle été décidée, ce qui « suppose un plus grand nombre de maîtres de stage », l’objectif étant d’augmenter leur nombre de 20 % à la rentrée 2011. Un assouplissement des conditions d’accès à la maîtrise de stage du deuxième cycle par le passage de 3 ans à 1 an d’exercice professionnel pré-requis pour encadrer les étudiants de deuxième cycle a également été annoncé. En outre, le DPC (développement professionnel continu), encore en construction, sera élargi aux fonctions de maître de stage et il sera créé un titre de maître de stage des Universités « pour valoriser ces fonctions dans le processus de formation des étudiants en médecine ».

« Ces mesures sont les plus faciles à adopter », tempère néanmoins le Collège, qui demande parallèlement une augmentation conjointe du nombre d’enseignants. « En France, plus de 8 000 internes sont inscrits en 3ème cycle de Médecine Générale, pour 100 enseignants équivalents temps plein universitaire consacrant statutairement la moitié de leur temps aux soins (20 titulaires temps plein et 160 enseignants associés mi-temps). Il faudrait multiplier par 8 le nombre d’enseignants pour arriver au ratio minimal en vigueur. L’avenir est représenté par 65 chefs de clinique alors qu’il en existe 3500 pour les autres spécialités. » ajoute le Cnge. Il demande prioritairement « un doublement à très court terme du nombre d’enseignants associés pour que les 8000 internes de France puissent avoir un encadrement décent leur permettant une formation cohérente et de ne plus être les mal lotis de la formation médicale. ».

Le rapport d’Elisabeth Hubert, remis en novembre dernier, a pointé les défaillances du système actuel de formation des médecins généralistes et appelé à réformer en urgence les études médicales. Pistes préconisées par l’ancienne ministre de la Santé et présidente de la Fédération nationale de l’hospitalisation à domicile (Fnehad) : présenter précocement des modèles de l’exercice médical autres que celui en CHU, diversifier les stages effectués au cours du Dcem, améliorer la formation pratique des internes en médecine générale, augmenter le nombre de maîtres de stages et améliorer l’attrait de cette fonction et enfin modifier l’examen classant.
 

Source :

http://www.egora.fr/ 

Auteur : Catherine Le Borgne