Les laboratoires Servier ont fait savoir, hier, qu’ils étaient « prêts (…) dans l’intérêt des patients », à participer dès à présent à la constitution d’un fonds d’indemnisation des victimes, comme le demandent l’Association française des diabétiques (AFD) et l’UFC-Que choisir, qui réclament également qu’il soit abondé par la firme.
Une position, selon les laboratoires, qui ne « remet pas en cause la défense de leurs droits » dans les diverses procédures au civil comme au pénal, intentées contre eux. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a salué ce matin cette nouvelle lors de ses vœux à la presse, par un laconique : « C’est le contraire qui aurait été anormal… ». En recevant une délégation de victimes, aux lendemains de la remise du rapport de l’Igas sur le Mediator, le ministre avait soutenu le principe de la constitution d’un fonds, mais en y mettant quelques conditions : utiliser un fonds existant, géré par exemple par l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux et des affections iatrogènes) « qui permettrait d’accélérer, d’anticiper l’indemnisation ». « Si vous mettez en place un fonds spécifique, il ne se passe rien pour les victimes concernées avant plusieurs mois », avait-il alors expliqué.
On apprend également, ce jour, par le G5*, l’annonce de la démission de Jacques Servier de la présidence de ce « think tank » constitué par cinq laboratoires pharmaceutiques français : Ipsen, Pierre Fabre, Sanofi-Aventis, Servier et le LFB. Un départ du président fondateur qui intervient « en raison des circonstances exceptionnelles qui touchent son laboratoire (…) pour se consacrer essentiellement à la défense des intérêts de son groupe pendant la période actuelle ». C’est Marc de Garidel, le président du groupe Ipsen, qui préside dorénavant ce groupement, œuvrant à « faire des propositions en faveur de l’excellence de la recherche biomédicale française, de l’attractivité du territoire, du renforcement de la capacité d’innovation ou encore du rayonnement international de la France ».
La semaine dernière, les laboratoires Servier avaient été « suspendus » du Leem (Les entreprises du médicament) par Christian Lajoux, son président. Cette mesure revient à priver la firme de tout rôle actif dans le Leem et l’éloigne notamment de la présidence de plusieurs groupes et commissions.