La commission des affaires sociales du Sénat a approuvé une proposition de loi tendant à légaliser l’assistance médicalisée pour mourir. Evénement qui vient d’amener l’Ordre des médecins à réagir dans un communiqué très critique.

Cette proposition de loi – qui regroupe trois autres propositions de lois allant dans le même sens – vise à autoriser un droit à une injection létale ou un suicide assisté pour toute personne majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave ou incurable lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable. Car pour l’Ordre, instituer ce droit induit trois risques majeurs :

–  exposer les personnes les plus vulnérables, malades ou handicapées, à des dérives incontrôlables au moment où la société s’interroge sur le financement de la dépendance ;

–  compromettre la confiance des malades dans les soignants qui n’ont pas vocation à donner la mort ;

–  exercer à l’encontre des médecins une pression d’une extrême violence  que de leur demander ou leur imposer de faire un geste létal contraire à leur éthique sans respecter leur conscience.

Le Conseil rappelle l’existence de la loi « fin de vie et droit des malades » du 22 avril 2005, qui « condamne l’obstination déraisonnable et offre aux patients en fin de vie la possibilité de terminer leur existence sans souffrance, en bénéficiant des moyens nécessaires au soulagement des douleurs et à l’apaisement des angoisses terminales ».

« Ce n’est pas d’une nouvelle loi dont nous avons besoin mais, comme le fait régulièrement le Conseil National de l’Ordre des Médecins,  d’expliquer et d’appliquer la loi actuelle , de mieux former les médecins et les soignants, de développer les structures de soins palliatifs », conclut le Cnom.