Après Xavier Bertrand, c’est au chef de l’Etat d’annoncer « une démarche de refondation en profondeur de (la) politique du médicament », à la suite de l’affaire du Mediator.  Les décisions seront prises mi-2011, a-t-il précisé aujourd’hui, lors de ses vœux aux acteurs de santé, à Châtillon-sur-Indre (Indre). S’il ne s’agit pas de « mettre à bas tout ce qui a été construit en France depuis 20 ans en matière de sécurité sanitaire »,  Nicolas Sarkozy est néanmoins décidé à « resserrer les mailles du filet » du système de pharmacovigilance.

Le Président de la République s’est fait fort de « renforcer la garantie absolue d’indépendance, de transparence et d’impartialité des prises de décision », en souhaitant « mieux accompagner les prescripteurs » et « renforcer la formation continue des médecins ».  S’il a réaffirmé son souhait d’une totale transparence sur ce « dossier », Nicolas Sarkozy n’a pas évoqué les aspects judiciaires de l’affaire et n’est plus revenu sur la responsabilité des Laboratoires Servier, comme l’affirme l’Igas. « Je voudrais vous dire que je comprends la colère et l’incompréhension de nos concitoyens et celles des familles des victimes », a néanmoins déclaré Nicolas Sarkozy.

A l’occasion de cette visite de l’hôpital de Chatillon-sur-Indre, de l’unité Alzheimer, du service de soins gériatriques et de la maison de santé pluridisciplinaire,  le chef de l’Etat a souligné à nouveau, un mois et demi après les annonces faites dans le Calvados à Orbec, que la réforme de la « médecine de proximité » figurait parmi les priorités de 2011. Parmi les points clés de ce chantier inspiré par le rapport d’Elisabeth Hubert : la simplification des conditions d’exercice au quotidien et l’aide au regroupement. Nicolas Sarkozy a ainsi pointé du doigt la « paperasserie ». Déterminé à « ne pas laisser les dépenses de santé déraper », il s’est félicité du respect de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) en 2010.

Il est enfin revenu sur la réforme de la dépendance, sans se prononcer sur la question « très difficile » du financement. Tout juste ouvrait-il les différentes pistes, celles de l’assurance ou de l’augmentation des prélèvements. « Le débat éclairera la décision des uns et des autres, mais la décision, il faudra la prendre », a-t-il souligné.