Alors que le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur l’affaire du Mediator après le dépôt d’une dizaine de plaintes, le syndicat national des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux (Snsmcv) estime à « plusieurs centaines de milliers le nombre d’échocardiographies supplémentaires qui pourraient être réalisées » et « demande solennellement et préventivement aux Caisses d’assurance maladie de neutraliser cette activité des statistiques qu’elles ont l’habitude de réaliser ». Le syndicat demande par ailleurs le report de la campagne de contrôle l’activité d’échocardiographie, qui devait être mise en place en début d’année 2011.

Comprenant « l’anxiété des patients » qui ont pu prendre du Mediator, il demande instamment à tous les cardiologues français de recevoir, « dans les meilleurs délais compatibles avec leur exercice, tous les patients qui le nécessitent ». « A titre exceptionnel », le syndicat sollicite les cardiologues afin qu’ils pratiquent le tiers payant dans la mesure du possible pour les patients en ALD qui le souhaitent. Le Snsmcv attire aussi l’attention des caisses d’assurance maladie sur l’application ou non de la participation de 18 euros pour les autres patients.

Les cardiologues, réunis du 12  au 15 janvier à Paris au cours des Journées européennes de la Société française de cardiologie, débattront vendredi matin du thème « Benfluorex et valvulopathie ». Un débat modéré par le Pr Geneviève Derumeaux, présidente de la Société française de cardiologie et  le Pr Bernard Iung, du service de cardiologie de l’hôpital Bichat (Paris), qui interviendra la veille de la publication du rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) sur le médicament.

Evoluant perceptiblement dans sa communication, le laboratoire Servier est « prêt à assumer sa responsabilité si elle est engagée», a déclaré ce lundi matin sur RTL Lucy Vincent, directrice générale chargée des relations extérieures du laboratoire. « Si notre responsabilité est engagée», le laboratoire Servier « l’assumera comme il l’a toujours fait », a-t-elle ajouté, en rappelant que les enquêtes commençaient et que le groupe y collaborerait pleinement. Dans le Journal du Dimanche, cette même représentante du laboratoire avait reconnu que le médicament avait pu présenter «un vrai risque pour certains patients », tout en contestant les méthodes de calcul utilisées pour évaluer le nombre de victimes.

A la veille du dépôt d’une centaine de plaintes au pénal par l’Association des victimes de l’isoméride et du Médiator,l’avocat spécialisé dans la défense des patients, Georges-Alexandre Imbert, a annoncé aujourd’hui, dans les colonnes du Parisien, qu’il cherchait un accord à l’amiable avec Servier. Il précise avoir reçu plus de 1 000 témoignages sur cet anti-diabétique interdit à la vente en novembre 2009.

L’association « UFC-Que choisir » va déposer plainte contre X avant jeudi dans l’affaire du Médiator, pour « dégager les responsabilités dans cette affaire », selon son président Alain Bazot. Annoncée à l’AFP, cette plainte portera sur « mise en danger de la vie, homicide et blessures involontaires, tromperie sur la marchandise et sur les risques inhérents du produit » précise l’UFC-Que choisir, qui réclame la « réparation intégrale du préjudice dans un contexte de simplification des démarches pour les victimes ».