« C’est l’amorçage du DMP, ce n’est pas encore le démarrage ». Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, relativisait hier le lancement en grandes pompes du Dossier médical personnel alors que la phase de test se poursuit plusieurs semaines encore auprès des médecins dont les logiciels sont « DMP-compatibles »  dans cinq régions choisies (Alsace, Aquitaine, Franche-Comté, Picardie, Rhône-Alpes). Il faudra en réalité attendre le mois d’avril pour que les patients puissent accéder directement  sur internet à ce dossier – non-obligatoire et sans impact sur le remboursement des soins – qui doit contenir les comptes-rendus d’hospitalisation, de consultation, de radiologie, les résultats d’analyses de biologie, les actes importants délivrés et les médicaments prescrits et délivrés.

 Si tous les professionnels de santé peuvent dès aujourd’hui tenter de créer un DMP et se former via le site,  Michel Gagneux, président de l’Asip santé, a reconnu que cette démarche était encore « très difficile en pratique ».  Patience donc pour les médecins volontaires, qui ont déjà obtenu le consentement de leurs patients … Dans le courant de l’année, un arrêté rendra opposable le DMP-compatible des logiciels professionnels. Les logiciels devront notamment intégrer le calcul de l’identifiant national de santé (INS), nouveau numéro différent du numéro de sécurité sociale, par simple lecture de la carte Vitale.  Il n’y aura pas de double saisie entre DMP et dossier professionnel, a par ailleurs promis Xavier Bertrand, qui assurait aussi qu’il n’était plus question de pénalités pour les praticiens qui refusent de porter les éléments issus de chaque acte et consultation dans le DMP. L’article L162-14 du Code de santé publique n’est en effet toujours pas rectifié.

Présenté comme un service public, « outil de coordination des soins » et d’ « amélioration de la relation soignant-soigné du XXIème siècle», le DMP pourra certes « contribuer à la réduction des dépenses » mais ce n’est plus l’objectif prioritaire. 12 millions d’euros ont déjà été dépensés pour sa mise en œuvre. Il en coûtera ensuite 10 millions par an pour l’hébergement, placé sous la responsabilité de l’Agence nationale des systèmes d’information partagés de santé (Asip), soit un montant évalué à un euro par an et par DMP.

D’ici fin 2011, l’Asip Santé espère l’ouverture de un à deux millions de DMP, « mais si 500 000 sont actifs et améliorent la coordination des soins, ce sera déjà bien », estime Michel Gagneux.  Une « grande revue fonctionnelle » sera organisée par l’Asip Santé en septembre 2011 pour s’assurer du bon fonctionnement du système, prendre en compte les remarques des différents acteurs et apporter les adaptations nécessaires.

DMP Info services : 0 810 33 00 33 (patients) et 0 810 33 11 33 ( professionnels de santé). Coût d’un appel local.

Appel à témoignages : Etes-vous prêt à ouvrir des DMP dès que cela sera possible ?

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