C’est parce que la régulation des dépenses en médecine de ville est « au cœur des enjeux »  – alors que le déficit de l’assurance maladie se chiffre à 11, 5 milliards d’euros pour 2009- que le Centre d’analyse stratégique vient de livrer ses propositions pour gagner en efficience dans l’organisation de la médecine de ville.

Ces mesures visent les médecins auprès desquels le centre d’analyse stratégique appelle l’assurance maladie à développer la transmission d’informations sur les patients, dans un cadre juridique strictement défini. Ces transmissions « pourraient être accompagnées de suggestions de prise en charge de la part de l’assurance maladie »,  précise le Centre d’analyse stratégique, pour qui la maîtrise médicalisée des dépenses « implique un encadrement équilibré des pratiques des professionnels de santé ». La relation entre patients et assurance maladie doit également être améliorée selon le centre d’analyse qui suggère un envoi régulier d’informations personnalisées (prévention, conseils sur un médicament) aux assurés disposant d’un compte ameli. Les représentants des professionnels de santé seraient alors mis à contribution pour définir avec l’assurance maladie la nature, le contenu et le moment de sa diffusion. Allant plus loin, la cellule de prospective gouvernementale va même jusqu’à proposer que certains examens, « déterminants en matière de prévention », ne soient remboursés intégralement que si un calendrier pré-identifié est respecté.

De façon à améliorer la cohérence entre les objectifs de maîtrise fixés et les moyens offerts, qu’il s’agisse de la rémunération du Capi ou des primes à l’installation dans les régions sous-dotées ( contrat d’engagement de service public), l’organe qui succède au Commissariat au Plan, appelle à désigner un interlocuteur unique pour contractualiser avec les médecins : l’assurance maladie ou l’agence régionale de santé.

Alors que se pose la question de la marge de manœuvre financière des ARS, le centre d’analyse stratégique estime nécessaire de donner aux ARS les moyens de mieux rémunérer les professionnels intervenant dans les conditions les plus problématiques en matière de santé publique ou dans les territoires les moins denses en matière de professionnels de santé. Ainsi conviendrait-il de donner aux ARS la possibilité de mieux rémunérer les professionnels de santé intervenant dans les territoires où l’offre médicale est insuffisante.

Enfin, l’instance liée au Premier ministre estime « prometteuses » trois pistes pour repenser l’organisation de l’offre de soins : une nouvelle répartition des tâches entre les professionnels de santé, en particulier entre médecins et infirmières ; la différenciation des niveaux de la réponse médicale, avec un premier niveau de réponse dématérialisé ( coaching en santé, voire sur le modèle du NHS britannique, développement d’un service public de premier recours en ligne et par téléphone) et la généralisation des outils de télémédecine qui aura « d’importants impacts sur les pratiques et sur coûts de la médecine de ville ».