C’est la fin d’un long combat, une guérilla tarifaire lancée par l’Unof soutenue par la Csmf, depuis de longs mois, pour la reconnaissance du C à 23 euros, promis depuis 2007 par la convention nationale. Lassés des promesses non tenues, les médecins de terrain se sont octroyés ce qui leur était dû, sans attendre un hypothétique feu vert, perpétuellement repoussé. Jusqu’à ce que le Président de la République prenne les choses en main. Car les chiffres ont cette vertu qu’ils parlent clair : trois ans de blocage de la consultation ont eu pour effet d’induire une baisse des revenus. Logique, puisque les charges, elles, ont continué à croître dans tous les secteurs. L’Unof a également signalé l’impact des franchises sur les consultations qui, du fait de la crise et de sa répercussion sur le pouvoir d’achat des ménages, sont plus rares, avec un contenu plus dense et plus complexe. Le blocage des honoraires : une curieuse manière de revaloriser la médecine générale, nouvelle antienne des discours politiques.
Autre symbole, l’utilisation du CS pour les médecins spécialistes en médecine générale. Une autre promesse de Nicolas Sarkozy, également pour le 1er janvier prochain, que l’assurance maladie met bien peu d’entrain à concrétiser si l’on en juge par la dernière réunion de la Commission de hiérarchisation des actes et des prestations (Chap). Saisie pour avis, cette dernière où siègent les représentants de l’assurance maladie et les syndicats médicaux représentatifs, n’a pu recueillir l’accord de syndicats médicaux, à qui était présenté le projet de formulation de la qualité du médecin généraliste cotant en CS. Soit, pour l’assurance maladie, un « omnipraticien qualifié de spécialiste en médecine générale ». Une formulation évidemment repoussée unanimement par les syndicats qui exigent le terme de « spécialiste qualifié en médecine générale ». «Une fois de plus, la reconnaissance de la spécialité de Médecine Générale au même niveau que les autres spécialités ne fait pas partie de la pensée dominante à l’Assurance Maladie », a justement remarqué Michel Combier. Le dossier a été transmis à Frédéric Van Roekeghem, le directeur de la Cnam, qui doit très rapidement trancher.  
Une chose est sure néanmoins : l’application de la consultation à 23 euros dès le 1er janvier, comme promis par le Président de la République cet automne.