« Sur la bataille du CS, nous avons gagné politiquement un combat mené depuis 2006 », s’est félicité ce matin Claude Leicher, le président de MG France. « Le président de la République a obligé le président de la Cnam à autoriser les spécialistes en médecine générale à coter en CS ». La commission de nomenclature (Cham) doit en effet entériner le 16 décembre, l’inscription officielle du CS à 23 euros pour le médecin spécialiste en médecine générale, qualifié en tant que tel auprès de l’Ordre des médecins. Une  revalorisation qui sera officielle au 1er janvier prochain. « Nous voulons maintenant des mesures rapides, début janvier, qui viendront concrétiser les promesses de Nicolas Sarkozy »…

Lorsqu’une délégation du  syndicat a été reçue par Xavier Bertrand, peu de temps après sa nomination au ministère de la Santé, elle lui a fait part d’un certain nombre de récriminations.  A commencer par la taxe sur les feuilles de soins papier, qui doit prendre effet au 1er janvier prochain et concerner les praticiens qui télétransmettent moins de 75 % de leurs feuilles de soins. Le syndicat demande que la barre soit fixée à 50 %, « cette disposition qui tient compte des difficultés vécues sur le terrain ne coutera rien à l’Etat », assure Claude Leicher qui a également demandé au ministre que l’assurance maladie garantisse la pérennité  de sa participation au financement de l’ASV (avantage social vieillesse), à hauteur des 2/3 de la charge, comme le stipule le contrat conventionnel d’origine.

Le syndicat fait d’autres propositions, qui sont destinées à « rendre le métier plus attractif ». Pour ce qui concerne l’axe conventionnel, MG France mise tout sur le parcours de soins et travaille à le perfectionner avec les spécialistes du Bloc et de la FMF, qui se penchent sur le sort du spécialiste correspondant. « Nous pouvons parfaitement imaginer les trois étages de rémunération évoqués par Xavier Bertrand (1) paiement à l’acte, 2)  forfaits rémunérant la coordination, les gardes en zones sous dotées, le financement des structures etc., 3) paiement en fonction de l’atteinte d’objectifs de santé publiques et d’efficience, en utilisant le parcours de soins comme un forfait médecins traitant pour adultes et enfants. Ce forfait serait modulé selon diverses conditions dont l’exercice en zone sous-dotée ». Le syndicat ne s’avance pas sur des chiffres, mais imagine que ce forfait étendu à tous les patients pourrait compenser les 30 % de temps quotidien actuellement consacré à la patientèle, en dehors de la présence du malade et du soin. MG France espère également étendre l’utilisation du tiers payant à la médecine générale. « Toutes les professions de santé font du tiers payant, sauf les généralistes ! Encore une mesure qui ne coûtera rien au gouvernement », plaide Claude Leicher.

Enfin, le syndicat entend construire un volet contractuel régional, pour épouser l’évolution induite par la mise en place des agences régionales de santé (ARS), en promouvant la notion d’équipes de soins de proximité (ESP), dont les maisons de santé pluridisciplinaires et les pôles de santé de premier recours font partie, parmi d’autres exemples. « Ce sera un espace de créativité et de liberté pour les professions de santé ».

Le syndicat ne cache pas son impatience de voir ces mesures prises en considération et mises en place. « Nous avons reçu un bon accueil de Xavier Bertrand et il y a de très bonnes choses dans le rapport Hubert. Il faut des actes maintenant », espère Claude Leicher. Si aucune mesure n’est annoncée d’ici la fin du mois de janvier, « la colère des généralistes qui n’est pas éteinte, pourrait bien se raviver ». Une prochaine assemblée générale du syndicat doit déterminer les actions qui seront menées si cette hypothèse se concrétisait…