Mardi soir, on apprenait la nouvelle de l’assassinat d’un confrère lyonnais, le Dr Guy Perrot, 69 ans, retrouvé mort dans son cabinet, ligoté et face contre terre, alors que son cabinet avait été mis à sac. Son corps ne portait pas de traces apparentes de violences. L’autopsie pratiquée hier a conclu à un décès par arrêt cardiaque « certainement dû à une situation de grand stress », a annoncé Marc Désert, le procureur de la République. « C’est peut-être un toxicomane qui a voulu des médicaments ou des ordonnanciers », a-t-il suggéré. Selon le Progrès, « un manque d’oxygène, imputable à sa forte corpulence et à cette position couchée, aurait concouru à précipiter la mort de ce septuagénaire qui serait survenue entre 17 h 30 et 18 h 20 ».

« Le médecin faisait partie de ces professionnels dont la compétence et le dévouement étaient reconnus par leurs patients et leurs pairs, recevant les plus marginaux en grand nombre. Et donc suspect aux yeux des Caisses et de l’Ordre qui ne veulent pas comprendre le rôle majeur que jouent ces professionnels », s’émeut Union généraliste qui s’associe à la peine « de tous les proches Dr Perrot ». Pour ce syndicat de médecins de terrain,  « ce meurtre souligne une fois de plus la solitude du libéral, ouvrant la porte de son cabinet au tout venant. Si c’était un policier, le ministre se déplacerait. Mais il ne s’agit que d’un médecin, qui plus est d’un médecin qui soigne des toxicos… ».

Selon Patrick Romestaing, le président départemental du Conseil de l’Ordre interrogé par le quotidien régional, Guy Perrot « était dans une souffrance liée à sa profession ».

Le SML s’associe à cette émotion. Après MG France, qui conseille aux médecins de se regrouper pour se prémunir contre ce type de danger, le syndicat du Dr Jeambrun demande au gouvernement et au Président de la République, de se soucier de la sécurité des médecins de proximité « quels qu’en soient la difficulté et le coût » car il s’agit d’une « impérieuse urgence ». Le syndicat demande que ces réponses soient  adaptées à « toutes les situations d’exercice, quel qu’en soit le lieu, aux heures ouvrables comme pendant la permanence des soins, et soient appliquées dans un délai défini avec une obligation de résultats ».