A nouveau ministre, nouveau souffle dans les relations entre gouvernement et syndicats médicaux. La Confédération des syndicats médicaux français  (Csmf) tend la main à Xavier Bertrand et l’appelle à un « changement de cap » et à une convention « efficace et sincère »,  en adressant au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé les 100 propositions pour l’avenir libéral de la médecine élaborées ces derniers mois (à lire ici)  avec le Syndicat des médecins libéraux (SML).  Car la situation est devenue « critique », aux yeux de la centrale, qui rappelle qu’aujourd’hui seuls 8,5 % des jeunes diplômés s’orientent vers une installation en libéral.

Priorité numéro 1 de la Csmf : remettre à plat la loi Hôpital, patients, santé et territoires (Hpst) « afin de supprimer immédiatement les mesures vexatoires qu’elle comporte », telles que la déclaration obligatoire d’absences et de congés, le contrat de solidarité santé, la taxation des feuilles de soins, le système de pénalités et le délit statistique.

La Confédération propose d’aborder au plus vite les discussions, en vue de la négociation d’une nouvelle convention et en se servant des 100 recommandations comme une base à la relance du dossier de la médecine de ville.  Mais avant toute chose, il faudra, dit-elle, concrétiser les engagements de la convention 2005 : le C à 23 euros, le C2 à 46 euros et la rémunération de la PDS pour les spécialistes en établissement. Parmi les dossiers prioritaires des instances confédérales figurent la revalorisation prioritaire des spécialités cliniques, la concrétisation de la troisième tranche de la Ccam technique ( avec prise en compte du coût de la pratique), l’introduction d’une rémunération diversifiée ( forfaits tâches administratives et forfaits prévention), la mise en œuvre d’un système facultatif de paiement à la performance, la mise en œuvre du secteur optionnel, la mise en place d’une solution efficace au problème de la responsabilité civile professionnelle et le maintien de l’avantage retraite (ASV) pris en charge aux 2/3 par les caisses.

Sa branche de médecins spécialistes, l’Umespe, qui félicite Xavier Bertrand de sa nomination, donne pour sa part « cent jours au gouvernement pour concrétiser la ligne politique définie par le Président de la République et la position de l’UMP exprimée par Xavier Bertrand lui-même lors des universités d’été de la Csmf ». La priorité du syndicat présidé par Jean-François Rey est la prise en compte de la situation « inacceptable » faite aux spécialités cliniques ( valorisation d’un certain nombre de situations spécifiques, élargissement du C2, aide au regroupement des plateaux cliniques). « Pour les spécialités médico-techniques et les plateaux techniques, il faut cesser de mettre en place une division artificielle liée à des corporatistes exacerbés », fait valoir le syndicat. Il appelle de ses vœux la mise en place de la dernière étape de la Ccam technique (sans actes perdants et avec une revalorisation annuelle du point travail), la sécurisation de l’exercice médical des professions à risque, le paiement de toutes les astreintes de spécialistes pour la permanence des soins,  la reconnaissance statutaire et financière de toutes les Conférences médicales d’établissement et l’arrêt des « mesures comptables » qui touchent radiologues et biologistes.