Le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, est venu au secours de sa secrétaire d’Etat, Nora Berra, appelée à la démission le surlendemain de sa nomination par le député socialiste Gérard Bapt, cardiologue et rapporteur de la mission Santé à la commission des finances de l’Assemblée nationale. Ce sont des « attaques indignes », a estimé aujourd’hui Xavier Bertrand, à sa sortie d’un entretien avec le Premier ministre. « Nous nous sommes exprimés très vite avec Nora Berra sur cette affaire du Mediator, nous avons ouvert une enquête de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) », a-t-il souligné, accusant les socialistes de s’en prendre aux personnes et de « placer la politique sur le terrain le plus indigne qui soit ».

La nouvelle secrétaire d’Etat, qui a travaillé entre 1999 et 2009  pour les laboratoires Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb et Sanofi Pasteur MSD Europe, a été suspectée par Gérard Bapt, Act-up et le Parti communiste de potentiels conflits d’intérêts. «Vous appelez à ma démission au prétexte que je connais bien le secteur dont je m’occupe», a répondu Nora Berra au député dans une lettre. «Je ne pense pas qu’un brevet d’incompétence sur les sujets dont on a la charge soit la meilleure garantie pour répondre aux attentes des Français, qui plus est sur un sujet d’une telle importance. Comme je l’ai toujours fait, j’entends mener mon action au service de tous les Français en toute transparence et avec l’énergie qui me caractérise», ajoute-t-elle. Sur  i>Télé mardi matin, la secrétaire d’Etat à la santé avait souligné la nécessité de vérifier les chiffres annoncés par l’Afssaps (500 morts en 33 ans) ce qui induit «un gros travail de compilation de données et d’expertise». «Il faudra voir la relation d’imputabilité entre le médicament et ses effets», avait-elle ajouté.

Nora Berra a été, de 1991 à 2009, attachée au service d’immunologie clinique de l’hôpital Edouard Herriot à Lyon en se consacrant essentiellement aux patients porteurs du VIH. Née en 1963 à Lyon, cinquième d’une fratrie de onze enfants, Nora Berra, fille d’un tirailleur algérien prisonnier pendant cinq ans durant la seconde guerre mondiale et petite fille de spahi, a fait ses études de médecine à Oran (Algérie). Entrée en politique en 2001 comme conseillère municipale de Neuville-sur-Saône (Rhône) jusqu’en 2008, elle a été élue en juin 2009 au parlement de Strasbourg dans la circonscription Sud-Est, sur la liste (UMP) conduite par Françoise Grossetête. Cette mère de deux enfants est par ailleurs cofondatrice du club Convergences, dont l’objectif est de populariser les réussites de personnes issues de l’immigration.Dans sa lettre ouverte en réponse à Gérard Bapt, elle souhaite à l’avenir pouvoir travailler avec lui « de manière constructive et non sur la base d’insinuations malveillantes ».