Mises en place le 1er janvier 2008, objets de débats et de pétitions pour empêcher leur mise en place car les personnes en ALD n’en sont pas exemptées (contrairement aux personnes de moins de 18 ans, aux femmes enceintes et aux bénéficiaires de la CmuC), les franchises sur les remboursements sont aujourd’hui complètement passées dans les mœurs. Originellement conçues pour modérer la consommation et flécher le fruit de ces économies vers la lutte contre la maladie d’Alzheimer, le cancer, et la promotion des soins palliatifs les franchises ont un montant inchangé à ce jour de  0,5 euros sur chaque boîte de médicament et acte paramédical et de 2 euros sur les transports sanitaires plafonnés à 50 euros par personne et par an.

L’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé)  cherché à savoir si la mise en place des franchises avait modifié le comportement d’achats de médicaments puisque  la somme prélevée par boîte étant la même quels que soient la nature du médicament, le niveau de ressources et l’état de santé des individus, cette charge financière « pèse plus fortement sur les individus malades ou à faibles revenus et peut les contraindre à renoncer à des soins utiles ».
A cette fin, une analyse a été menée à partir des données déclaratives de l’enquête santé protection sociale 2008, qui met en évidence le fait que 12 % des enquêtés déclarent voir modifié leurs achats de médicaments. Pour ceux-ci, il a été question de n’acheter qu’une partie des médicaments prescrits (64 %), de repousser l’achat dans le temps, de certains médicaments (33,5 %), de pratiquer une autorégulation de la consommation, de l’automédication (13 %). Enfin, 28 % ont négocié avec le médecin une réduction de la prescription, ce que ce dernier aurait accepté de faire dans huit cas sur dix.
Un comportement, note l’Irdes, qui est fortement influencé par le niveau de revenu et l’état de santé, il y a sept fois plus de chance qu’un individu gagnant moins de 870 euros par mois modifie son comportement d’achat qu’une personne gagnant plus de  1 167 euros par mois. Et elle est plus élevée de deux points chez les individus souffrant d’une pathologie chronique que chez les autres. La même différence se retrouve entre les individus déclarant un état de santé moyen, mauvais ou très mauvais comparés à ceux qui se déclarent en bonne santé.
Néanmoins, une très forte majorité, soit 88 % des 4 391 personnes s’étant fait prescrire des médicaments en 2008, sur un échantillon de 7 224 individus, ont déclaré ne pas avoir changé leur comportement de consommation.