« Il est indispensable aujourd’hui de répondre aux besoins de santé de la population mais, pour ce faire, il faut tenir compte des problématiques propres à chaque profession médicale », soulignait ce matin devant la presse, Claude Leicher, président de MG France. Quelques semaines après les résultats des élections aux Unions régionales des professions de santé (Urps), MG France, Le Bloc (union de AAL, Syngof et Ucdf) et la Fédération des médecins de France (FMF) ont affiché leur nouvelle alliance, déterminés à ce que soient prises en compte les problématiques propres à chaque « métier ».

Une vision par métiers qui se justifie « par la réalité de nos professions puisqu’il n’existe pas une problématique générale de la médecine mais des problèmes spécifiques à chaque discipline », selon Jean Marty, co-président du Bloc, également secrétaire général du Syndicat national des obstétriciens des France (Syngof).
Aussi l’intersyndicale refuse-t-elle qu’au sein des Urps, une seule représentation règle les problèmes de toutes les professions. Il est nécessaire que le vote par collèges (généralistes, spécialistes et spécialistes à plateau technique lourd) soit retranscrit dans le fonctionnement des Urps, « sinon, les électeurs ne le comprendraient pas », explique Claude Leicher. Dès lors, des médecins, légitimes pour traiter des questions propres à chaque métier, doivent être représentés en région. « La volonté hégémonique d’un groupe est voué à l’échec », note Jean Marty. L’intersyndicale entend bien faire respecter sa volonté lors du vote aux 2/3 du règlement intérieur des Urps. « Dans les régions, la communauté médicale doit pouvoir obtenir une représentation quasi consensuelle », souligne l’obstétricien. « Si la Csmf et le SML refusent le vote démocratique, il y aura un blocage lors du vote des règlements intérieurs », signale Claude Leicher. Or, les Urps ne peuvent fonctionner sans règlement.
Le Bloc, très satisfait des résultats aux élections a néanmoins tenu à rappeler que les n’étaient  totalement terminées puisque des recours ont actuellement lieu en  région PACA et en Bretagne. « Le résultat de la région PACA est important et pourrait modifier le paysage national », souligne Philippe Cuq, co-président du Bloc et président de l’Union des chirurgiens de France (Ucdf). Par ailleurs, l’enquête de représentativité, qui devrait commencer prochainement, est importante pour Le Bloc qui attend son entrée dans les négociations conventionnelles
Concernant les problématiques propres à chaque profession, le Dr Leicher a rappelé qu’actuellement, l’enjeu pour les généralistes s’inscrivait dans la diversification de leurs modes de rémunérations.
Pour les représentants du Bloc, l’un des problèmes majeurs à résoudre est celui de la responsabilité médicale. « C’est un sujet que nous traitons, a souligné Jean Marty, et aujourd’hui nous avons une légitimité supplémentaire pour sortir des griffes des assurances. » Selon lui, le système de soins dans les trois spécialités du Bloc, est compromis par la relation existant entre Bercy et les assureurs. « Nous ne confierons pas à d’autres syndicats le soin de régler ce problème qui compromet gravement nos spécialités. » 
Autre priorité des plateaux techniques lourds : le retard tarifaire, qui actuellement ne peut être réglé « qu’avec des compléments d’honoraires ». Ce retard tarifaire se traduit, selon Le Bloc, par une anomalie de la Classification commune des actes médicaux techniques(Ccam). « Etudier la Ccam et le coût de la pratique représente un travail de fond que nous souhaitons mettre en œuvre », a indiqué le Dr Marty. Et d’ajouter : « Cette étude va permettre de travailler avec les généralistes sur l’articulation du parcours de soins. Nous souhaitons que chacun travaille sur les problématiques propres à son métier mais en relation avec ses correspondants afin de présenter aux tutelles un schéma qui fonctionne. » Le programme pré-négociation conventionnelle est donné.