Initiative rarissime : l’agence régionale de santé (ARS) de Lorraine vient de décider, lundi dernier,  la fermeture temporaire du service de chirurgie cardiaque du centre hospitalier régional (CHR) Bon Secours de Metz. Motif : un taux de mortalité particulièrement élevé, observé en 2009. Cette suspension administrative doit permettre de comprendre, grâce à une expertise complémentaire commanditée par l’ARS, pourquoi la mortalité est plus importante dans ce service que dans la moyenne française.

En septembre dernier, l’ARS avait diligenté une première mission d’expertise, confiée à deux chirurgiens et un anesthésiste, qui avait révélé un taux de mortalité « élevé » dans le service de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique du Pr. Pierre-Michel Roux, rapporte Véronique Anatole-Touzet, la directrice du CHR, interrogée par l’AFP. Selon les éléments chiffrés donnés par le directeur de l’ARS de Nancy, Jean-Yves Graal, pour justifier sa décision de fermeture, le taux de mortalité pour les pontages coronariens, était de 4,8 % pour les malades hospitalisés à Bon Secours, contre 3,4 % en moyenne nationale. Pour les opérations de valvuloplastie cardiaque, le taux de mortalité monte à 19,1 % au CHR, contre 6,9 % en moyenne nationale. « Lorsque ces dysfonctionnements auront été clarifiés, je prendrai une décision sur la réouverture ou non du service de Bon Secours », a déclaré Jean-Yves Graal. Le service comporte deux blocs opératoires et 33 lits.
La directrice de l’établissement a fait savoir que des mesures conservatoires avaient été prises pour assurer la continuité de la prise en charge des douze patients qui se trouvaient encore lundi dans le service. Les opérations en urgence seront assurées par la clinique Saint-Bernard de Metz, ou par le CHU de Nancy.