Après leur opération coup de poing de vendredi, où ils étaient entre 700 et 1 500 à manifester sur les Champs-Elysées, le mouvement de grève des infirmiers anesthésistes se poursuit ce lundi et perturbe le fonctionnement des blocs opératoires de plusieurs établissements de santé, à Paris et en province, notamment en Bourgogne, Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Haute et Basse-Normandie, Pays-de-Loire .

Les IADE qui demandent la reconnaissance du niveau master (bac + 5) de leur diplôme, une revalorisation salariale et la prise en compte de la pénibilité de la profession, ont été reçus en délégation par la ministre de la Santé vendredi mais en sont sortis insatisfaits.Le Syndicat national d’anesthésistes infirmiers (Snia) évoque même un « vendredi noir pour la profession », alors qu’ « une trentaine de cars de CRS, CRS en tenue anti-émeute nous attendaient comme si nous étions des terroristes ». Selon les dires du syndicat, la délégation a été expulsée manu militari à 20 h30. Pour le Snia, « les propositions du ministère (…) demeurent inacceptables au regard des promesses antérieures et des attentes de la profession. »
 « Nos collègues IADE n’ont pas été entendus et les promesses verbales ont toutes été démenties par les écrits. Jamais un tel degré d’agressivité n’avait été constaté, notamment sur du personnelsoignant. C’est un signe grave pour notre démocratie. Les IADE ne sont pas des terroristes. Si le dialogue social avait existé en amont ils n’en seraient pas là. Les préavis de grève illimitée sont la conséquence de cette rupture, et pas le fait d’agités. Les IADE sont des professionnels respectables, que nous respectons car travaillant au quotidien avec eux, dans une totale confiance. Nous soutenons leur combat", soutient Bertrand Mas, vice-président du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (Snphar), qui réagit à la grève des infirmiers anesthésistes.
Roselyne Bachelot  a assuré, sur RTL,  avoir « écouté et entendu » les revendications des infirmiers. Sur la reconnaissance du niveau master de leur diplôme, la confirmation de l’exclusivité de compétence du niveau d’infirmier anesthésiste et la création d’une prime spécifique, elle précise que les groupes de travail avec les organisations syndicales représentatives qui se réunissent depuis le début de l’année continueront à se tenir selon le calendrier concerté avec le ministère de la Santé.  Une réunion avec les syndicats de la fonction publique hospitalière est programmée mercredi.