La Confédération des syndicats médicaux français (Csmf), réunit dès demain et jusqu’au dimanche 26 septembre, sa 16ème université d’été à Cannes. Michel Chassang, son président, fait le point sur les futures élections aux Unions régionales des professionnels de santé (Urps) et leurs enjeux.
Egora.fr : La campagne pour les élections aux Unions régionales des professions de santé se termine dans moins d’une semaine. Comment l’avez-vous vécue ?
Dr. Michel Chassang : Comme toutes les campagnes, c’est une compétition, et comme toute compétition, elle comporte son lot de débordements. Globalement, la campagne s’est relativement bien déroulée, mais elle a été trop courte et nous n’avons pas eu suffisamment de temps pour faire tout ce que nous souhaitions, et pour que le débat ait lieu sur le fond. L’enjeu de cette campagne est clair : déterminer quel signal les médecins libéraux veulent  lancer au gouvernement. Chacun sait que celui-ci attend le résultat de ces élections pour conditionner la réponse politique qui sera apportée après le remaniement d’une part, et jusqu’à l’élection présidentielle de 2012 d’autre part. L’enjeu est capital, les médecins peuvent dire stop ou encore. Dire stop, c’est exiger un changement de direction car ils ne veulent plus de la politique mise en œuvre pour la médecine libérale. Dans ce cas,  les médecins doivent voter clairement pour la Csmf qui s’oppose à la loi Hôpital, patients, santé et territoires (Hpst) depuis son origine. A l’inverse, s’ils considèrent que tout ceci va globalement dans le bon sens, et qu’il faut continuer ainsi,  eh bien, ils doivent voter pour ceux qui ont soutenu cette loi depuis l’origine – même s’ils essaient maintenant de s’en détacher- je cite ici MG France et la FMF.
Qu’attendez-vous de cette université d’été qui va s’ouvrir vendredi dans ce contexte assez particulier ?
C’est la 16ème du nom, elle s’inscrit dans une longue tradition, nous avons respecté le calendrier prévu, ce qui signifie que les élections s’inscrivent dans une période donnée  et qu’elles ne sont pas une finalité en soi. Il y a aura un après, c'est-à-dire un avenir à penser et à construire. On a trop dit que la Csmf était contre tout, cette 16ème université d’été témoigne absolument du contraire. A Cannes, nous allons traiter de presque tous les thèmes qui concernent l’exercice  libéral, qu’il s’agisse de la rémunération, de l’organisation, du parcours professionnel, de la  permanence des soins, de la formation et de la qualité des soins, en passant par les problèmes de financement de la protection sociale. Nous en tirerons les conclusions permettant d’alimenter le débat pour construire l’après, car c’est cela qui compte.
Il a toujours été de tradition, à la Csmf, d’inviter à l’université d’été, le ou la titulaire du ministère de la Santé. Ce n’est pas le cas cette année, comment faut-il comprendre cette absence ?
Nous avons en effet considéré qu’il n’était pas utile d’inviter la ministre de la Santé cette année, car nous sommes totalement hostiles à la politique qu’elle mène et nous avons voulu très clairement marquer notre désaccord. Mais nous ne souhaitons pas pour autant  nous couper du monde politique. Un débat réunira les représentants des principaux partis politiques et nous avons par ailleurs invité Xavier Bertrand,  le chef de l’UMP, le principal parti politique français, qui a accepté de venir. Je rappelle que le chef de l’Etat a fait savoir qu’il avait trois priorités jusqu’à la fin de son quinquennat : les médecins libéraux, les agriculteurs et la sécurité. Il me semble clair qu’il y aura effectivement un changement de politique si nous sortons vainqueurs de ces élections.
Retrouvez demain vendredi : l’interview d’un leader de MG France