C’est une bombe qui vient d’être lancée par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile de France, dirigée par Claude Evin, l’ancien ministre (rocardien) des affaires sociales et de santé.
Dans un document de travail révélé samedi par Le Parisien, l’ARS envisage de ramener à un seul par département au lieu de six à onze actuellement, le nombre de blocs opératoires opérationnels entre 19 h 30 et 8 heures du matin. Le document plaide pour un « coup de rabot » en mettant en avant la faible activité observée dans les blocs opératoires à ces heures de la soirée et de la nuit. Selon Claude Evin, aucune décision ne serait encore prise, apprend-on aujourd’hui dans Les Echos, un prochain rendez-vous devant se tenir, le 30 septembre prochain, entre les  présidents de la cinquantaine de conférences médicales d’établissements publics d’Ile de France. Pour le directeur de l’ARS d’Ile-de-France, ce document a pour vocation de « nourrir la discussion » avec les organisations professionnelles de santé. « Si, effectivement, la concertation conclut au fait que c’est nécessaire de maintenir un service entre 18 h 30 et minuit, on le maintiendra. A ce jour, rien n’est arrêté », garantit-il. Il n’empêche. L’émotion monte dans les rangs. Sans surprise, l’Amuf, le syndicat d’urgentistes présidé par le Dr Patrick Pelloux, s’insurge en relevant que « nous ne sommes pas là pour répondre à des objectifs de productivité, nous sommes présents pour répondre à l’inattendu et à l’imprévisible, pour répondre à ce qui n’est pas programmable ». Ce à quoi Claude Evin répond en soulignant que dans certains hôpitaux, on rencontre facilement des médecins physiquement présents la nuit, sans patients, qui récupère le lendemain alors qu’on aurait besoin d’eux car les patients se bousculent. 
Président de la coordination médicale hospitalière, François Aubard réfute le fait que ces propositions « mettent dans le même panier la période 18-heures minuit, pendant laquelle la vie continue et où les patients arrivent en masse à l’hôpital, et la période après minuit où l’activité est quasi nulle ». Pour Claude Evin, la mise en place d’une demi-garde serait dès lors envisageable. A suivre, puisqu’il se murmure que d’autres ARS de l’hexagone, sont en train d’élaborer des propositions d’économies similaires…