Le formidable gâchis humain qui amène 80 % des étudiants en médecine de première année à chuter au concours de passage en Pcem 2, serait-il en passe de cesser ? C’est en tout cas l’une des vocations de la réforme des études de médecine présentée hier par Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, qui aboutira à la rentrée prochaine à la mise en place d’une première année commune des études de santé (L1 santé), ouverte aux étudiants en médecine, odontologie, sages-femmes et pharmacie.
La philosophie de la réforme tient en quatre points :
·        Mieux informer les étudiants sur les perspectives d’avenir des métiers de la santé pour mieux les préparer aux concours ;
·       Favoriser l’émergence d’une culture commune aux professionnels de santé concernés : médecine, odontologie, pharmacie, sage-femme ;
·        Proposer des passerelles pour se réorienter (sortantes) ou pour entrer dans un cursus santé (entrantes) ;
·        Inscrire cette nouvelle 1ère année dans le cadre du Plan réussite en Licence ;
 
La Première année commune des études de santé (Paces) proposera un tronc commun au premier semestre et des enseignements spécialisés au second. Quatre concours différents seront ouverts aux étudiants, avec des coefficients différents selon les choix effectués. Cela n’empêchera pas « un pourcentage non négligeable d’étudiants d’essayer de passer les quatre concours », confie dans Les Echos le doyen Yvon Berland, président de la commission santé de la Conférence des présidents d’université.
Pour prévenir l’échec, la réforme met en place des passerelles sortantes pour les recalés des diverses disciplines. Ainsi, le redoublement ne pourra être accordé qu’aux étudiants dont le rang précédera 2,5 fois le numérus clausus (7 403 étudiants en médecine pour l’année universitaire 2009-2010). De la même manière, les étudiants en échec dès la première année et qui, à la fin du second semestre, n’auraient eu aucune chance statistique de réussir le concours, pourront être réorientés vers une autre licence, scientifique ou non. Mais ils auront l’autorisation de se réinscrire en Pace 10 ou 18 mois plus tard, selon les résultats des filières où ils ont été réorientés. Le « droit au remord » est par ailleurs institué pour les étudiants  qui auront fait deux ans dans une des quatre filières santé, et qui souhaiteront changer de filière, avec là aussi, l’instauration de passerelles.
La 1ère année commune des études de santé débutera dès la prochaine rentrée universitaire.  Les mesures concernant la réorientation des étudiants seront effectives au plus tard à la rentrée 2012-2013.