La Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) est entrée en campagne. En présentant aujourd´hui ses têtes de listes des trois collèges (généralistes, spécialistes, AOC) dans chaque région, la centrale syndicale s´est opiniâtrement affichée comme une force d´opposition, « dans le droit fil de son combat contre la loi Bachelot ». Avec un mot d´ordre, martelé par le président Michel Chassang : dire « stop au « massacre de la médecine libérale sur tous les plans, orchestré méthodiquement par le gouvernement, aidé par MG-France et la FMF ».
La campagne de la Csmf aux Unions régionales des professionnels de santé (Urps), prévues le 29 septembre, sera donc construite autour du thème du respect des médecins. Des médecins, insiste le Dr Chassang, qui ont été « trop maltraités, humiliés et trahis ces trois dernières années ». Le C à 23 euros au 1er janvier 2011 ? La Csmf n´y croit plus, assure-t-elle. En revanche, elle compte imposer « la revalorisation légitime des honoraires », en poursuivant son mouvement tarifaire, engagé le 12 avril. Mais surtout, le syndicat appelle à une nouvelle rémunération des consultations par étage, avec une nouvelle nomenclature des consultations, autour de la lettre clé CM (comme consultation médicale) et selon différents niveaux prédéfinis (niveau 1 identique pour tous, niveau 2, niveau 3). Par ailleurs, dans la nouvelle convention – qui devra cette fois-ci pleinement respecter les accords signés, appelle-t-elle de ses vœux – il faudra introduire une rémunération diversifiée en complément du paiement à l´acte et prendre en compte le coût de la pratique dans la Ccam technique. « Nous ne demandons pas que les généralistes accèdent au CS, car que fait-on des angiologues, des acupuncteurs, des homéopathes ? », remarque le Dr Chassang, en rappelant que 10 000 MEP n´exercent pas la médecine générale comme activité principale.
Autre axe de la campagne électorale : construire une « convention bouclier » pour protéger les médecins contre la loi Hôpital, santé, patients et territoires (Hpst) et les Agences régionales de santé (ARS). Devant la presse, Michel Chassang a une fois de plus décliné cet « arsenal de contraintes insupportables », parmi lesquelles la demande d´autorisations d´absences et de congés, « l´obligation d´exercer en zone déficitaire une partie de son temps » (pour les médecins dans les zones sur denses, applicable seulement dans 3 ans en cas d´échec des mesures incitatives), la taxation des feuilles de soin papier (en 2011) ou encore « la descente des inspecteurs Igas dans les cabinets ». Le Capi est aussi en ligne de mire, la Csmf appelant à intégrer le paiement à la performance dans un cadre conventionnel collectif. Afin que « la convention ne puisse plus être bloquée par le gouvernement », le syndicat défend par ailleurs la suppression du mécanisme des stabilisateurs économiques et la disparition du conditionnement des revalorisations d´honoraires aux économies comptables.
La Confédération se positionne comme un syndicat unitaire de libéraux. Et en fait une de ses forces majeures, alors que le gouvernement « a déployé une énergie sans précédent pour diviser le corps médical, notamment dans le cadre des élections aux Urps avec la création d´un troisième collège, qui impose à certaines spécialités, notamment les ophtalmos, les gynéco-obstétriciens, les ORL et les stomatos , d´être elles-mêmes sous-divisées ». La campagne est lancée également sur la toile avec un site dédié : http://elections.csmf.org. « Nous sommes déterminés à gagner ces élections, cela va être une réponse claire au gouvernement et c´est une bonne opportunité pour les spécialistes de faire entendre leur voix », a indiqué Jean-François Rey, président de l´Umespe (branche spécialistes de la Csmf). Les cadres syndicaux ont 4 mois pour convaincre sur le terrain, notamment les nombreux abstentionnistes.