Des détails sur les prochaines élections professionnelles et sur le « plan » pour la médecine de proximité annoncé tout récemment par le Président de la République… mais rien sur les honoraires et le montant de la consultation. Roselyne Bachelot qui s´était déplacé à Lille, pour prononcer un discours lors du congrès de MG France qui s´est terminé dimanche midi, a laissé les 300 congressistes sur leur faim. Ils n´apprendront rien de concret, alors que les troupes de MG France (avec Union généraliste, les jeunes médecins du Snjmg et Union collégiale) sont investis dans une guérilla tarifaire pour le CS à 23 euros « et le respect de la parole donnée », depuis le début du mois de mars. Et s´apprêtent à faire grève pour la deuxième fois, le 8 avril prochain.

Applaudi debout par les adhérents, Claude Leicher, qui préside le syndicat depuis le mois de décembre, a pourtant été sans ambigüités devant la ministre, regrettant l´absence de « concret » dans la mise en place de la loi Hôpital, patients, santé, territoire, le nombre insuffisant de forfaits afférents à la mission de médecin traitant, la dilution de la médecine générale dans la mise en place des futures unions régionales des professions de santé (Urps), et bien entendu, les tarifs.
« Ce CS, nous le revendiquons pour que les patient soient remboursés de cet euro. La loi votée en 2002 (promouvant la médecine générale en tant que spécialité. Ndlr), est-elle une réalité ou une illusion » s´est enflammé le président, sous un tonnerre d´applaudissements. Le 8 avril prochain, a-t-il informé, la Cour de cassation dira si les 9 de la Drôme, qui font usage du CS pour leur consultation, ont eu tort ou raison de le faire.
« Le problème est politique. Si nous ne sommes pas des spécialistes comme les autres, nous ne voulons pas être traités comme les autres », a-t-il plaidé en appelant de ses vœux la mise en place d´une nomenclature spécifique pour le médecin traitant. « Les médecins se sont levés le 11 mars (jour de la grève des cabinets. Ndlr), ils le referont le 8 avril », a-t-il prophétisé en insistant sur le fait que les généralistes « veulent des actes ».

Un discours qui semble avoir été écouté, à défaut d´avoir été entendu par la ministre de la Santé, venue pleine de belles paroles vis-à-vis des médecins généralistes. Mais les mains vides. Elle a toutefois donné une confirmation : les élections professionnelles auront lieu le 29 septembre prochain et les négociations conventionnelles démarreront ensuite, avec des partenaires sélectionnés en fonction de leurs résultats électoraux. « Je m´emploierai pour ma part à faire entendre mon point de vue : les médecins généralistes doivent disposer de modes de rémunération spécifiques à leur spécialité » a-t-elle fait valoir.
Les décrets qui fâchent ? « J´entends agir avec pragmatisme et responsabilité. Les décrets qui posent problème pourront être revus et assouplis ».

Des précisions bonnes à entendre alors que le président de la République « recevra prochainement vos responsables pour qu´ensemble, nous bâtissions un plan en faveur de la médecine de proximité ». Plan qui devrait constituer « l´une des priorité de la seconde moitié de son quinquennat ».
Sur ce plan, Roselyne Bachelot a dévoilé quelques « orientations », qui ne sont à ce stade, que des « préconisations », a-t-elle confié :
– Simplifier votre travail et libérer du temps médical, alléger les tâches administratives, – Valoriser les médecins qui entreprennent, notamment dans le cadre des maisons de santé pluridisciplinaires,
– Promouvoir les modes de rémunération spécifiques à la spécialité, adaptées aux missions,
– Reconnaître la responsabilité des médecins généralistes pour organiser l´offre de soins, en facilitant les coopérations avec l´hôpital et les regroupements pluridisciplinaires, – Valoriser leur expertise, meilleure reconnaissance en matière d´enseignement et de recherche,
La ministre a ensuite consacré une demi-heure à s´entretenir avec des médecins de terrain, sur leurs problèmes spécifiques, dans une petite salle adjacente. Ce qui a fait sourire un grand nombre de congressistes, se remémorant qu´elle entamait sa troisième année au ministère.