L’UNOF-CSMF, branche des médecins spécialistes en médecine générale de la CSMF,
premier syndicat médical, a réuni son comité directeur le 30 janvier 2010.
Les représentants régionaux remontent les attentes des Médecins Généralistes. La
dominante : la colère face au mépris affiché par les Pouvoirs Publics, colère que l’on retrouve
aussi exprimé sur les différents sites d’internet.


Une attitude gouvernementale méprisante et répétée :

· Exclusion des Médecins Généralistes de la campagne de vaccination de la Grippe
A/H1N1 2009. L’impression donnée par les Pouvoirs Publics d’utiliser la Médecine
Générale quand on ne peut pas faire autrement et que tout le reste a échoué.
· Non respect des engagements tarifaires. Le C à 23 € reste dans les cartons alors que
les conditions de son application ont été remplies. Là aussi, il y a un mépris des efforts
faits par les médecins et les patients pour maintenir les dépenses dans l’objectif annuel.
En 2009, encore et malgré la grippe, les dépenses ambulatoires ont été dans l’objectif.
· La volonté de la Ministre de la Santé pour ne pas en permettre l’application de la
revalorisation de rajouter deux contraintes :
o Une sur la démographie qui ne concerne plus le cadre conventionnel mais la Loi
HPST,
o Une sur les dépassements des honoraires qui ne concerne pas les Médecins
Généralistes.


Les médecins Généralistes considèrent que cette attitude du « toujours plus » relève de
la malhonnêteté intellectuelle.
· L’annonce d’une nouvelle mission pour réformer la Médecine Libérale deux ans après
les Egéos et la Loi HPST, montrant que le politique considère nos métiers comme un
chantier permanent, sans jamais donner ni le temps ni les moyens aux réformes de
montrer leurs résultats.
· Enfin, last but not least, l’annonce d’un Objectif National des Dépenses d’Assurance
Maladie (ONDAM) pour 2011 en baisse de 1%.

Une fin de Convention sans perspective :

· L’arrêt de l’élan conventionnel en 2007.
· La rémunération hypothétique de contrats individuels en dehors de la Convention.
· La taxation, là aussi extraconventionnelle, des feuilles de soins papiers.
· Un règlement arbitral non défini faisant planer l’incertitude pour l’exercice quotidien,
ayant un effet bloquant sur les évolutions apparues depuis 2002 et ne donnant pas
d’autre perspective avant 2012.


Les attentes et revendications de l’UNOF :

· Le changement d’attitude vis-à-vis de la Médecine Générale libérale qui mérite le
respect. Sortir de la crise générée par la gestion de la grippe par le haut en permettant
aux Médecins Généralistes avec des moyens simples et valorisés de prendre en charge
la politique de prévention.
· Construire une nouvelle Convention où la pluri-annualité permettrait de donner une
réelle perspective pour faire évoluer l’exercice de la Médecine Générale.
· Mais avant tout cela : solder la Convention de 2005 en intégrant immédiatement le C à
23 €. Dans le cas contraire, ce serait cautionner cinq ans de blocage des honoraires
(2007-2012). Cette augmentation ne doit pas entrainer d’augmentation du reste à
charge des patients.


Le moyen d’action :

· Une date butoir au 12 avril 2010 : si le texte arbitral ne contient pas la mesure de
sauvegarde professionnelle du C à 23 €, l’UNOF demandera aux médecins de
l’appliquer pour ne pas subir deux ans supplémentaires de blocage.


La future convention :

· Travailler sur l’évolution de la rémunération :
o La vraie valeur de la Consultation de base pour l’équilibre économique de nos
cabinets ne peut être inférieure à 25 €. Le politique et l’Assurance Maladie
doivent donner les moyens de la modification de l’exercice et du service rendu
au patient.
o Toute tâche supplémentaire à l’acte de base doit entrainer une rémunération
complémentaire. L’exemple type est celui de la vaccination antigrippe.
· La prise en compte de la lourdeur grandissante des consultations du Médecin
Généraliste pour une prise en charge de qualité des maladies chroniques, des
polypathologies, de la personne âgée, souvent atteinte de ces pathologies.
· L’ouverture à de nouveaux modes de rémunération est indispensable pour améliorer la
transversalité des prises en charge. L’objectif doit être la mixité de la rémunération au
lieu d’une unicité totalitaire de la rémunération forfaitaire.
· La visibilité sur le long terme d’une progression de la profession afin de lui donner les
moyens de sa réorganisation pour répondre aux besoins de la population tant avant la
maladie en s’investissant sur la prévention et la santé publique qu’après l’installation de
la maladie pour éviter aux patients les complications de leur affection.
A partir de ces bases, le travail entrepris pour le juste soin au juste prix pourra être poursuivi
afin de pouvoir maintenir la médecine à la Française, élément constitutif de l’identité nationale.